Après des semaines de suspens, les Ecossais ont voté à 55,3% pour le non au référendum historique sur l’indépendance de leur pays, le vendredi dernier. Un résultat synonyme de soulagement pour le camp du ‘’non’’, drivé par le Premier ministre en personne, David Cameron. Ce résultat était très attendu avec anxiété dans d’autres pays européens, notamment en Espagne, en Italie… Mais aussi, en Afrique, notamment à Alger, où les rebelles indépendantistes du MNLA sont en pourparlers avec les envoyés de Bamako sur l’avenir des régions septentrionales de notre pays, en proie à des velléités sécessionnistes depuis les premières heures de notre indépendance, acquise en 1960. Le Maroc aussi est en proie à la même velléité depuis 1976, après le départ des colons espagnols du Sahara occidental, un territoire convoité par le royaume chérifien et le Front Polisario, soutenu par Alger. Une situation qui créa le froid entre les deux pays et obligea le Maroc à se retire de l’Organisation continentale, l’Union africaine (UA), jadis l’Organisation de l’unité africaine (OUA).
Sans le vouloir, la victoire du « Non » écossais impactera non seulement sur le cours de beaucoup de décisions à travers le monde. Et inspirera de nombreux décideurs, particulièrement au Mali où l’opposition et la majorité, au lieu de souffler dans la même trompette se livraient à un combat de positionnement acharné aussi bien dans l’hémicycle que sur les médias par presse interposée. Là où David Cameron avec ses alliés gouvernementaux libéraux-démocrates et le chef de l’opposition travailliste Ed Miliband se sont serrés les coudes pour sauver l’unité de la Grande Bretagne, au Mali Soumaïla Cissé et ses alliés de l’opposition ont continué à jouer au pyromane au point que les citoyens lambda avaient du mal à les distinguer des séparatistes du MNLA. Nombre de nos concitoyens étaient en colère contre l’opposition, non pas qu’elle ne joue pas son rôle, mais excelle dans l’hérésie. Dans les grins, dans les Bureaux, dans les Administrations et autres lieux de travail, les Maliens étaient très en colère contre Soumi et ses camarades pour leur prise de position contre le gouvernement, qui était déjà presqu’à terre. D’aucuns disaient : « l’on ne saurait vouloir diriger un pays déjà affaibli sur le double structurel et diplomatique et harceler le Président d’un tel pays, surtout à un moment où il a besoin des soutiens de l’ensemble de ses fil(le)s pour faire face à un ennemi commun. »
C’est dire que la politique ne rime pas forcement avec l’animosité. Sans avoir la prétention de donner de leçon à qui que ce soit, mais l’histoire contemporaine nous enseigne que lorsque l’existence du bien commun qu’est la République est menacée jusque dans ses fondements, les politiques se rassemblent autour du leader du moment pour redresser les piliers qui se sont effondrés. Après le jeu politique suivra son cours normal. Comme cela vient de se produire en Grande Brétagne. C’a été également le cas en France en 2002, où le candidat du Front national, Jan-Marie Lepen, qui créa la sensation en arrivant deuxième au premier tour de l’élection présidentielle face au président sortant, Jacques Chirac. Il a relégué à la troisième place, le candidat des socialistes, Lionel Jospin. Une première dans l’histoire politique en France. Le traumatisme a été si dur à affronter qu’il a obligé les pôles de la politique française (la Droite et la Gauche) à faire front commun dans un pacte républicain pour barrer la route au Front national, un parti d’extrême droite français.
Il importe donc que l’opposition malienne s’inspire de ces exemples pour tenir sa place. Le soutien au Pouvoir dans des moments difficiles, ne signifie aucunement à renier l’option d’opposition, mais un prêt qu’on consent au tenant du pouvoir actuel, pour en récolter le fruit le jour du règlement de la note. Le peuple qui avait été pris comme témoin de ce soutien arbitrera au moment opportun. Le peuple malien qui a l’habitude de montrer sa maturité politique est toujours reconnaissant envers les hommes politiques se souciant de leur bien être. La sait-on ?
La rédaction