La liberté de presse est un droit consacré dans notre pays. Plusieurs dizaines de journaux jonchent les rues de Bamako chaque jour. Des dizaines de radios privées crachotent chaque jour dans les oreilles des auditeurs. Mais attention à la manipulation ! Attention aux manipulations !
Lorsque à la Une du sérieux « 22 Septembre », on apprend qu’un juge anti-corruption a démissionné, on écarquille les yeux, on ouvre grandement les oreilles pour comprendre. Lorsque le lendemain, dans le même journal, le procureur général intervient pour démentir l’information, on s’interroge de la crédibilité du journal, mais tout de suite, on salue le même journal pour avoir donné la parole à qui de droit. Mais le hic, c’est lorsque le surlendemain, le ministre de la justice, patron du procureur général, et patron du juge démissionnaire intervient dans la presse pour dire qu’effectivement le juge anti-corruption en question a démissionné, il donne raison au journal. Mais pourquoi donc le procureur général a cru bon démentir dans un premier temps l’information ? Tentative de manipulation ? Ou manque d’information ? Dans tous le cas, le journaliste doit prendre ses responsabilités dans ce cas, refuser et dénoncer la manipulation grossière. Dans ce cas, c’est le journaliste qui a raison.
Mais dans d’autres cas, le journaliste peut avoir tort. Dernier exemple, un journal de la place a affirmé qu’une perquisition s’est déroulée au domicile de l’ancien Premier ministre malien Diango Sissoko dans le cadre de l’affaire du PMU du Mali. Recoupement fait, Non seulement jamais il n’y a pas eu de perquisition au domicile de l’ancien Premier ministre malien, l’homme sans lequel la transition politique malienne n’aurait pas abouti, mais il n’a jamais été inquiété dans l’enquête sur les malversations au PMU du Mali. Son nom ne figure dans aucune page, même pas sur une ligne du dossier. Là aussi, tentative de manipulation, manipulation tout simplement. Le journaliste doit prendre ses responsabilités.
Dans les deux cas, c’est le lecteur qui est trompé, et la démocratie en danger. Journalistes, à vos responsabilités