Sauf changement de dernière minute, le Premier ministre du Mali, Choguel Maiga sera face aux membres du Conseil national de la Transition (CNT) qualifié par ses soins « d’illégal et d’illégitime ». Jeudi prochain, il s’agira pour M. Maiga de répondre à certaines préoccupations de la vie de la nation que Malick Diaw, président du CNT et de ses collègues s’apprêtent à lui adresser. Pour cet exercice démocratique qui s’apparente à un « examen de passage », tout prouve à suffisance que le PM usera de toutes ses cartes afin de « convaincre » ses interpellateurs.
Très rusé, Choguel Maiga tentera tout son possible pour échapper au « lynchage » du CNT. Il faut dire qu’à travers l’interpellation de jeudi, le CNT tentera de mettre le PM « au pilori » afin qu’il mette fin à une « gouvernance de rue » ou à des critiques ou dénonciations qu’il en fait son chou gras depuis 10 mois. N’est ce pas que c’est bien ce message que le président du CNT, M. Diaw a voulu passer, il y a quelques jours à la faveur de la Rentrée parlementaire d’avril.
Selon nos informations, outre les avances tenues par le président du CNT, des membres du CNT attendent de pied ferme le PM par rapport à son immobilisme à trouver une solution contre la vie chère. Pour plusieurs d’entre eux, pendant que les Maliens souffrent et tirent le diable par la queue à cause de l’embargo, Choguel Kokala Maiga n’arrive pas à se comporter en maître de navire, pour preuve, la hausse du prix des produits de première nécessité. Sur ce sujet, le gouvernement confirme son impuissance et ou son manque d’initiative se contentant par des communiqués laconiques pour annoncer des soi-disant mesures de « veille ».
Des observateurs pensent que le Premier ministre croit plus en la rue comme moyen le plus sûr de se faire entendre, proposer des solutions de rue que regarder les choses en face et proposer des vraies solutions aux Maliens.
Beaucoup reprochent à l’homme son « entêtement » à faire cavalier seul dans la gestion du pays, à preuve les multiples interpellations, dénonciations tant par des partis politiques, des organisations de la société civile, la presse, les partenaires au développement. Comme pour dire que les autres c’est l’enfer, le Premier ministre est resté sourds, préférant souvent verser dans la diversion avec la bonne tactique machiavélique consistant à diviser les Maliens, à dénigrer les partenaires au développement du Mali, au nom de la préservation de son fauteuil. Et, du coup, à cause de sa politique de diviser pour régner, il est parvenu à catégorisé les Maliens en « bon » et « mauvais » ou en patriote ou « mauvais patriote ». Un tel chef de gouvernement peut-il rassembler les Maliens ? Sa réponse le jeudi devant les membres du CNT.
Hamidou B. Touré
Source : Arc en Ciel