Suite aux différents cas d’inondation enregistrés dans notre pays comme conséquence de la montée fulgurante du niveau des cours d’eau, le directeur général de Protection civile, le Colonel Seydou Doumbia, a animé, le mardi 18 septembre dernier dans la salle de conférence de son service, un point de presse pour informer l’opinion nationale et internationale sur l’évolution de la situation. Pour la circonstance, il avait, à ses côtés, le représentant du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Mahamane Sangho, le directeur national de l’Hydraulique, Yaya Aboubacar, et plusieurs cadres de la Direction générale de la Protection civile (Dgpc).
Après avoir rappelé les différentes missions assignées à la Dgpc, le conférencier a indiqué que depuis quelques semaines, des cas d’inondations ont été signalés dans plusieurs localités de notre pays. Selon lui, aucune capitale régionale n’a été épargnée. Et de poursuivre qu’au constat, deux facteurs essentiels sont à l’origine de ces inondations : les fortes pluies et la montée exceptionnelle du niveau des cours d’eau.
Il a mis l’occasion à profit pour rappeler les différentes activités menées par ses services avant l’hivernage. Ainsi, il dira qu’en prélude à l’hivernage 2018, la Dgpc et ses partenaires ont initié la révision du Plan de contingence multirisques depuis février de cette année. « Ce plan approuvé a retenu quatre contingences susceptibles de survenir au Mali courant l’année 2018 et qui sont : les inondations, la sécheresse, les mouvements de populations et les invasions acridiennes », a-t-il précisé.
A le croire, en ce qui concerne la contingence inondation, plusieurs activités préparatoires ont été menées parmi lesquelles la tenue des réunions préparatoires avec l’ensemble des acteurs de la réponse, notamment les services techniques de l’Etat, les Agences des Nations Unies, les ONGs, la Croix Rouge malienne.
Par rapport aux activités de réponse aux inondations, il a précisé qu’il s’agissait des opérations d’assistance et de secours aux victimes d’inondation (évacuation et transport au niveau des sites d’hébergement, distribution de kits d’inondation), de l’évaluation (bilan humain, matériel, environnemental) en rapport avec les autres structures, de la compilation des différents cas à travers le pays, de la mobilisation des partenaires, de la mise en place d’une taskforce inondation qui se réunit à la Dgpc une fois par semaine.
Après avoir présenté le bilan chiffré des inondations à la date du 17 septembre 2018 pour l’ensemble des régions du Mali, le conférencier a donné la situation globale du pays. Ainsi, il ressort que plus de 15 682 ménages ont été touchés par les cas d’inondations soient plus de 137 607 personnes.
Pour lui, les inondations courant l’hivernage 2018 sont particulières, tant de par leur nature que par leur bilan. Avant de se réjouir de l’implication effective des différentes structures de l’Etat en charge de la gestion des inondations tant dans la prévention, dans la préparation et dans la réponse. Il ajoutera que celles-ci ont été appuyées par les partenaires tels que l’Unicef, le Plan, international Mali, l’Ocha, les ONGs, la Minusma…
« Face aux différents cas d’inondations signalés, nous avons assisté à une véritable synergie d’action entre les différentes structures de l’Etat d’une part, et entre celles-ci et les partenaires d’autre part. Ce qui fait une véritable solidarité d’action autour des victimes des inondations pour leur prise en charge », s’est-il réjoui.
Toutefois, déplore-t-il, si ce gigantesque élan de solidarité a permis d’assurer la prise en charge des victimes des inondations, il est important de signaler que la majeure partie des cas d’inondation se situe dans les lits des cours d’eau. Selon lui, cela nécessite un changement de comportement. Ainsi, a-t-il invité les pouvoirs publics et les populations à éviter de construire dans les lits des cours d’eau et au respect des messages de sensibilisation et d’information diffusées chaque année à la veille et pendant la période hivernale.
Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd’hui-Mal