Si les deux sorties précédentes du M5-RFP n’ont enregistré aucun dégât majeur, celle du vendredi dernier était tout le contraire. En effet, pour mettre en exécution leur plan stratégique, le comité de réflexion du M5-RFP a instruit aux manifestants d’appliquer les dix commandements de la désobéissance civile, tout en restant pacifique. Malheureusement, les consignes données n’ont pas été respectées à la lettre par certains manifestants. S’il y’a bien eu occupation des sites désignés, il y’a eu également du vandalisme et des pillages.
Ainsi, à l’Assemblée nationale, on a pu constater les vitres cassées par les manifestants, les bureaux défoncés et les objets emportés (les ordinateurs, les chaises, les climatiseurs, des produits alimentaires etc.). Ainsi, la devanture de l’hémicycle avait pour décor une voiture personnelle entièrement calcinée à notre passage. A l’Ortm les dégâts commis par les manifestants laissent sans commentaire. En plus des équipements de bureau, saccagés en quelque endroit, ce sont les véhicules de reportage (Toyota V8 et Toyota pickup) et voitures pour le personnel brûlées qui sont les images fortes de ce moment douloureux.
Dans le centre-ville, certains endroits pour les particuliers ou pour l’État ont subi des actes de vandalisme. Certaines boutiques, des stations Shell et Total ont été saccagées et pillées par les manifestants notamment dans le quartier de Niamana. En outre, il faut souligner que les feux tricolores, les panneaux signalétiques et publicitaires ont été touchés par les manifestants en colère.
Par ailleurs, par rapport au bilan en vies humaines et en nombre de blessés, il faut signaler et déplorer environ 11 morts et plus de 125 blessés dont des cas graves. Ces chiffres proviennent essentiellement des manifestants et des services de santé. Le Gouvernement n’a pas encore communiqué officiellement sur ces dégâts et ces victimes.
Au-delà, on peut dire que la manifestation a causé des inconforts chez les usagers des routes. Sur certains grands axes routiers de Bamako, les manifestants se sont livrés à des actes d’escroquerie ou de vol sur les conducteurs. Des vitres de véhicule des passants brisées par moment. « C’est honteux lorsque les manifestants viennent saccager les biens publics. J’ai vu comment l’Assemblée nationale a été saccagée par ces gens alors il faut une centaine des millions de F CFA de l’argent des contribuables pour la réparer. C’est très dommage. Notre pays n’a pas besoin de ça », nous explique, Hamalla Sissoko, commerçant au grand marché de Bamako. Selon lui, le cas de l’ORTM est plus grave encore surtout avec les véhicules calcinés.
Pour le Secrétaire général du Ministère de la Communication, Mamadou H. Traoré, dès ce lundi avec d’autres services ils vont faire les points de tous les dégâts commis et voir ce qu’il y a à faire dans l’immédiat.
Seydou K. KONE
Source: Bamakonews