Le 27 novembre prochain, le capitaine-général Amadou Aya Sanogo aura 5 ans au gnouf. Impliqué dans une affaire d’assassinats, de disparitions et d’enlèvements, le «héros» du 22 mars 2012 poursuit sa privation de liberté sur les berges du Sankarani à Sélingué.
Dans un mois, jour pour jour, cela fera cinq ans que le capitaine-général Amadou Haya Sanogo, l’auteur du coup d’Etat le plus débile du monde, né à Ségou en 1972, est en prison et ne sait plus à quel saint se vouer. Celui qui régnait en maître absolu à la tête de l’Etat depuis son quartier général à Kati, investi le 13 février 2013 président du Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité, puis le mercredi 14 août 2013, Général de corps d’armée par Dioncounda Traoré, quelques jours après la victoire d’IBK, l’homme n’a plus un sort enviable.
Il est incarcéré toujours pour la vague d’arrestations, de tortures, d’exécutions et de disparitions de bérets rouges. N’ayant pas voulu répondre aux différentes convocations de la justice, ce qu’il a démenti catégoriquement, il a été interpellé à son domicile le mercredi 27 novembre 2013 à Bamako et conduit devant le juge d’instruction Yaya Karembé, pour un interrogatoire dans cette affaire des bérets rouges. Il n’aurait pas opposé de résistance et fut conduit à bord d’un blindé léger à l’école de gendarmerie de Faladié. Inculpé pour meurtres, assassinats et complicité d’enlèvements de personnes, il est placé sous mandat de dépôt.
L’ouverture du jugement a eu lieu lors d’une session de la cour d’assises à Sikasso. Le renvoi est intervenu quelques jours après le début du procès. Les victimes attendent toujours justice.
Alors que les observateurs pensaient que le scénario était presqu’écrit d’avance. En raison de la réalité des crimes commis contre des «frères» d’armes et de la peine infligée inutilement à leurs proches, la justice ne pourrait se permettre de prononcer un «non-lieu». Aussi, faudrait-il s’attendre à une condamnation «en bonne et due forme». Et la question récurrente est la nouvelle date du jugement de l’homme fort de Kati.
Zan Diarra
Soleil Hebdo