Après avoir contribué au départ de l’ex-président IBK, la CMAS, l’un des trois regroupements politiques qui composaient le M5-RFP, se trouve aujourd’hui disloquée. L’une des causes de cette zizanie est la suspension du coordinateur général Issa Kaou Djim par ses membres du bureau exécutif national (BEN). La décision, loin d’être chérie par le camp Kaou Djim, a même donné lieu, le mercredi 3 février 2021, la tenue d’une conférence de presse au siège de la CMAS. Evènement au cours duquel, le dorénavant ex-coordinateur général n’a pas mâché ses mots. « Aujourd’hui, nous avons voulu donner la bonne information qui consiste à aller à l’essentiel, tout en restant légalistes. C’est-à-dire, de s’inspirer de la sagesse de l’imam Mahmoud Dicko qui a toujours cherché à rassembler les Maliens. Nous pensons que le Mali a besoin du rassemblement », profère Issa Kaou Djim.
Se focalisant sur les textes régissant le mouvement, le coordinateur énonce que les trois signatures engageantes, suite à une assemblée constituante, la CMAS restent lui-même, celle de la présidente du mouvement, Mme Diawara Zeinabou, et la signature du Dr Laya Guindo. « Aucune décision ne peut être prise au nom de la CMAS quand c’est contraire au statut et règlement intérieur. Seul le coordinateur général peut convoquer une réunion du bureau exécutif, et c’est lui qui préside. Seul le coordinateur général engage la CMAS. Il est bon de se référer à la sagesse de l’imam Mahmoud Dicko », soutenait Issa Kaou Djim lors de sa conférence.
Aux membres du bureau exécutif qui lui ont suspendu, le conférencier rappelle, d’ailleurs, que les textes lui donnent cinq ans pour la gestion de la CMAS. « C’est suite à une assemblée générale qui se tient une fois par cinq ans qu’on procède au renouvellement du mandat du coordinateur général, met le nouveau bureau exécutif en place, et si possible procède à la révision des règlements intérieurs », a-t-il ajouté. Vivant sous une atmosphère tendue, le politicard dit être attaché aux principes républicains.
« En dehors de cette suspension et démarche contraire à la légalité, dit-il sans ambages, nous sommes républicains et restons légalistes. Mais nous avons aussi le souci de rester fidèle à la défense des idéaux de l’imam Mahmoud Dicko. Il serait incompréhensible et inacceptable que la CMAS s’éloigne de cette démarche de défendre les idées de l’imam ». Pour lui, une chose se doit d’être clarifiée : « Que la volonté de l’imam se fasse en dehors des textes. Cela veut dire que je m’arrête à tout ce que dira imam à propos de la CMAS. Si cette décision me demande de partir pour l’intérêt de la CMAS, je partirais. On s’en remet à son arbitrage ».
Le bicéphalisme consommé entre le camp Kaou Djim, les présidents de la CMAS, et les membres du bureau exécutif national du mouvement
« Après avoir constaté avec amertume des agissements incongrus du coordinateur général de la CMAS, ses négligences et ses désintérêts à ciel ouvert vis-à-vis de l’imam Mahmoud Dicko, nous avons, à l’issue d’une rencontre, décidé que Issa Kaou Djim ne parle plus au nom de la CMAS », homologuent les présidents de la CMAS dans une déclaration conjointe. Via laquelle déclaration, ils déplorent « l’incapacité et l’irresponsabilité du coordinateur face aux démissions en cascade de certains membres des bureaux ». Aussi, les présidents de la CMAS soulignent « le manque de courtoisie de Kaou Djim vis-à-vis de ses camarades », voire la prétention de l’incriminé de « s’ériger comme maitre absolu de la situation ».
Conformément à l’article 14 du statut de la CMAS, stipulant que les cas d’indiscipline sont passibles des sanctions pouvant aller d’un rappel verbal à l’ordre jusqu’à l’’exclusion définitive, les membres du bureau exécutif national ont, à leur tour, aussi décidé de suspendre Issa Kaou Djim de ses fonctions de coordinateur général. « Le BEN décide que Youssouf Baba Diawara (secrétaire RH/Finances et matériels) est désigné coordinateur général par intérim de la CMAS », lit-on dans la déclaration du bureau. Ainsi, annonçaient les membres, le BEN informe l’opinion nationale et internationale que Kaou Djim « n’engage plus le bureau, et ne répond plus au nom de la CMAS ».
Face à cette condition bicéphale, l’incriminé Issa Kaou Djim a été clair : « Seule la volonté et l’arbitrage de l’imam Dicko pourront m’amener à céder cette place ». D’où la question à savoir si l’imam sera en mesure de résoudre cette crise au sein du mouvement.
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays- Mali