«#Très #urgent #Tchad : l’assemblée nationale demande le départ des troupes françaises. Le député tchadien Paul Djibrine élu à Mayo Kebbi et maire de Bongor a déposé (sic) une motion signée par 23 députés demandant le retrait des forces françaises du territoire tchadien estimant que leur présence est une entrave à l’indépendance. La motion a été votée à l’unanimité selon le journal français « Le Monde » qui rapporte les faits.»
Voici le texte qui accompagne les différentes publications partagées des centaines de fois. Les commentaires saluant la décision pleuvent.
Grâce à une recherche avec les mots clés « « Tchad » « l’Assemblée » « retrait-des-troupes « françaises » », nous avons retrouvé l’article du journal français Le Monde d’où l’extrait a été tiré (cf. capture d’écran ci-dessous). Il date précisément du 30 avril 1964. L’Assemblée nationale du Tchad venait d’adopter à l’unanimité une résolution demandant le retrait des troupes françaises du territoire national tchadien.
Ce texte refait surface 58 ans après dans un contexte politico-sécuritaire tendu au Sahel. Après le dernier coup d’État au Niger contre Mohamed Bazoum, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) menace d’intervenir militairement pour rétablir l’ancien président dans ses fonctions. Tout en privilégiant le dialogue, les chefs des pays ouest-africains ont donné leur feu vert pour que l’opération « démarre dans les plus brefs délais.»
La décision de l’organisation ouest-africaine semble bénéficier du soutien de nombre de pays occidentaux, particulièrement la France dont la présence militaire est de plus en plus contestée dans la région et accusée d’être à la manœuvre pour mettre en œuvre cette opération.
Quarante années de présence des forces françaises au Tchad
Le Tchad demeure l’un des lieux majeurs de déploiement de troupes françaises en Afrique. Elles y ont été déployées pour la première fois en août 1983, «en réponse à un appel à l’aide» de l’ancien président du pays, Hissène Habré pour stopper l’avancée de rebelles vers la capitale. En février 2019, Paris avait une nouvelle fois « stoppé une offensive armée », toujours « à la demande du président tchadien » : cette fois c’était Idriss Deby. En 2022, malgré la fin annoncée de l’opération Barkhane, les éléments français au Tchad demeurent présents sur le territoire, répartis entre N’Djamena, Abéché et Faya.
Par Benbere
Le Challenger