La mission régalienne des forces de l’ordre est celle de la protection des personnes et de leurs biens. Malheureusement, c’est regrettable de constater qu’elles ôtent la vie à celles qu’elles doivent protéger. La semaine dernière, le jeune Mohamed Traoré a été victime, à hippodrome. Un jeune qui ne jouissait pas de toutes ses facultés.
Dans la nuit du jeudi 24 octobre 2019, aux environs de 2 heures du matin, Mohamed Traoré a été sauvagement tué chez lui par la police, sous les yeux de sa maman. Tout est parti d’un simple contrôle de pièce que la victime ne possédait pas. C’est dans la rue que les protecteurs (policiers) de la population, au cours de leur patrouille, ont demandé au jeune Traoré de présenter ses pièces. N’ayant pas de pièce d’identité sur place, ce dernier a refusé d’obtempérer, explique un membre de la famille de la victime.
C’est à la suite de cela, dit-il, qu’il a reçu un coup de bâton de la part de la police. En riposte, M. Traoré s’est servi de son « couteau 6 », blessant un policier au bras, poursuit notre interlocuteur. Peureux qu’ils sont, aucun policier n’a osé s’approcher du jeune qui ne détenait qu’un simple petit couteau. Selon notre témoin, ils étaient au nombre de 6 ou 7 agents, marchant aux côtés du jeune qui marchait tranquillement, les mains dans les poches, jusqu’à la devanture d’une boutique. Incapable d’arrêter le jeune, la police a appelé un renfort, nous confie notre interlocuteur.
Aux dires de notre témoin, avant de quitter la boutique, il a été expliqué à la police que Mohamed Traoré est un malade mental. Malheureusement, ça n’aura pas suffi. Elle est restée aux aguets.
Quand Mohamed Traoré a voulu rentrer à la maison, il a été interpelé à nouveau. Mais, il est resté sur sa position, poursuivant son chemin comme si rien n’était. Avec l’arrivée du renfort de deux Pick-up, précise la famille, le jeune s’est précipité pour rentrer. Malheureusement, il avait affaire à une police criminelle. Avant d’accéder à l’intérieur d’une chambre, il a reçu deux balles d’AK 45 dans la cour même, avant d’être trainé vers la porte par les policiers, indiquent nos sources.
Conscient de sa forfaiture, avant même 8 heures du matin, la police avait déjà établi son rapport. Pire, ce rapport falsifie toute la scène, selon la famille. La question que l’on se pose est de savoir de quelle moralité la police était-elle animée pour commettre un acte aussi ignoble? Voudrait-elle cacher la vérité à la famille ou à la hiérarchie ? Sommes-nous en sécurité avec une police de ce genre ?
Avec des comportements de ce genre, tout porte à croire que nous n’avons pas une police digne de ce nom. C’est très honteux qu’on tire sur quelqu’un qui ne possède qu’un petit couteau, tout en mobilisant aussi deux Pick-up. Quel genre d’intervention ça aurait été si M. Traoré possédait un fils ?
De toutes les façons, la famille Traoré a porté plainte contre la police.
Affaire à suivre…
Oumar SANOGO
Source: Le Démocrate