Depuis que les autorités burkinabés ont adopté en conseil des ministres un décret portant rémunération du chef de l’Etat, du Premier ministre, des Présidents d’institution et des membres du Gouvernement. C’est-à-dire revoir les salaires à la baisse, les internautes maliens ont enflammé les réseaux sociaux et demandent la même chose aux autorités de leur pays qui, au même moment, prévoient l’augmentation de leurs budgets. Pour Bassirou Doumbia, réduire de moitié le nombre de ministres du gouvernement est plus efficace que la réduction des salaires.
Pour rappel, le Président de la Transition burkinabé, le capitaine Ibrahim Traoré, a décidé de garder son salaire de capitaine et les ministres ont également décidé de consacrer 50% de leurs salaires du mois de novembre à la Caisse nationale de solidarité, au profit des personnes en difficulté, notamment les personnes déplacées internes. Certains Maliens trouvent que ce que les autorités maliennes ont fait dans le cadre de la réduction du train de vie de l’Etat est insignifiant par rapport à ce qu’ont fait celles du Burkina Faso.
Pour Bassirou Doumbia, la réduction des salaires des ministres ou la renonciation discrétionnaire, par le Président lui-même, à son salaire au Burkina n’apporte rien de significatif dans les conditions de vie des populations. D’après lui, les défis sont très énormes pour qu’un geste comme celui-là puisse être perçu comme un indicateur pertinent d’efficacité.
«Dans des pays où tout est à refaire, hormis l’impact émotionnel, une réduction de salaire des ministres reste un faux débat et très peu significatif. Un gouvernement qui travaille, qui crée de la richesse et réduit les inégalités, apporte des réponses pertinentes aux priorités sociales ne sera jamais critiqué parce que ses ministres sont bien payés», a-t-il expliqué.
Donc, il estime qu’il aurait été préférable que le Président conserve l’intégralité de son salaire ainsi que celui des membres du Gouvernement. Et en contrepartie, qu’il assigne à chaque ministre des objectifs clairs avec les moyens requis assortis d’un délai d’exécution, il cite six (6mois) par exemple.
Maintenant, explique-t-il, l’absence de résultat probant à la suite d’une évaluation après ce délai, devra être sanctionnée par le limogeage du ministre pour incompétence.
«Travailler pour satisfaire les priorités sociales des populations burkinabé. C’est ce qui donnerait du sens à l’engagement d’Ibrahim Traoré. Le reste, c’est un non-événement et qu’aucune comparaison même avec Thomas Sankara ne saurait prospérer», a-t-il dit.
Par contre, il affirme qu’il est de ceux qui pensent qu’on n’a pas besoin de 28 ministères pour diriger une transition. À ses dires, s’il y a un travail à faire au Mali, c’est la restructuration de l’appareil gouvernemental. C’est-à-dire, il trouve que réduire de moitié le nombre de ministres du gouvernement est plus efficace que la réduction des salaires.
«Un principe de base en stratégie enseigne que: “Face à l’extrême urgence, mieux vaut un commando qu’un régiment de soldats” », a-t-il rappelé.
«Concernant le débat de salaire de ministre ce qui me choque c’est que des conseillers du CNT dont le rôle est insignifiant dans la gestion du pays touchent plus qu’un ministre. Ils sont 146 les ministres sont combien ? Il faut ramener les salaires du CNT à 300 000 par mois», a estimé Samba Gassama sur sa page.
Moussa Sékou Diaby