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Basket NBA: Vince Carter défie le temps après les lois de l’apesanteur

Vince Carter s’apprête à disputer sa 21e saison dans la Ligue nord-américaine de basket-ball (NBA). A 41 ans, le plus vieux joueur de la NBA va peut-être écrire le dernier chapitre d’une histoire débutée après le règne de Michael Jordan. Deux décennies durant lesquelles il a davantage marqué les esprits par ses coups d’éclat que par son palmarès.

Vince Carter a débuté sa carrière dans la Ligue nord-américaine de basket-ball (NBA) lors de la saison 1998-1999 [1]. On parle d’un autre millénaire et d’une autre époque. Michael Jordan vient tout juste de prendre sa deuxième retraite sportive (la superstar fera un comeback entre 2001 et 2003). Et la NBA se cherche donc une nouvelle figure de proue.

Vincent Lamar Carter, né en 1977 en Floride, a des arguments à faire valoir. Il joue au même poste que Michael Jordan (arrière), a les mêmes mensurations (198 cm et 98 kilos) et a fréquenté la même université (North Carolina).

Surtout, VC dispose d’un style spectaculaire, comme son glorieux aîné. Ses sauts phénoménaux et ses dunks ravageurs font d’emblée les délices des fans de basket.

Son image, plutôt lisse, plaît également. Le joueur des Raptors de Toronto n’arbore ni tatouages, ni bijoux, à une période où les looks fantasques sont de plus en plus fréquents en NBA. Son lien de parenté avec un autre grand espoir de la ligue, Tracy McGrady, le rend encore plus sympathique. N’en jetez plus.

Dans l’ombre de Kobe Bryant

C’est presque logiquement que Vince Carter est élu meilleur débutant (« rookie ») en 1999, après plusieurs prestations remarquées. Ses 51 points inscrits lors de la saison suivante frappent les esprits [2], tout comme sa victoire lors d’un concours de dunks d’anthologie, au All Star Game 2000.

Le débat entre les spécialistes et les amateurs est alors vif : qui est le meilleur entre le Floridien et Kobe Bryant, la jeune vedette des Lakers de Los Angeles ? Michael Jordan lui-même donne son avis, estimant que Bryant est plus fort car il défend avec davantage d’acharnement.

Surtout, Bryant évolue, lui, dans une équipe de légende qui est sacrée championne NBA cinq fois en un peu plus d’une décennie [3]. Vince Carter, de son côté, se contente d’être la star entre 1994 et 2004 d’une franchise fraîchement créée avant de partager l’affiche avec le meneur de jeu Jason Kidd chez les New Jersey Nets [4].

Des coups d’éclat mais pas de titre

« Vinsanity » sa balade ensuite de franchise en franchise : au Magic d’Orlando (2009-2010), chez les Suns de Phoenix (2010-2011), les Mavericks de Dallas (2011-2014), les Grizzlies de Memphis (2014-2017) et les Kings de Sacramento (2017-2018). Bref, des équipes pas toujours prestigieuses et qui ne lui permettent pas d’atteindre les sommets.

En deux décennies, Vince Carter ne remporte en effet aucun titre NBA et ne dispute même pas la finale des play-offs. Sa meilleure performance collective se résume à une « finale de conférence » (l’équivalent d’une demi-finale) perdue en 2010 avec Orlando.

En fin de compte, c’est avec l’équipe nationale des Etats-Unis (Team USA) que Vince Carter s’est offert un trophée majeur. En 2000, il a remporté la médaille d’or aux Jeux olympiques. Lors de la finale à Sydney, celui qu’on surnomme alors « Half Man Half Amazing » (« Mi-homme mi-incroyable ») a surtout sidéré la planète sport en sautant par-dessus les 218 cm du Français Frédéric Weis pour écraser le ballon au fond du panier. Un smash considéré aujourd’hui encore comme le plus beau dunk de l’histoire du basket-ball.

« Tu joues contre des gars qui ont la moitié de ton âge »

Au fil des saisons suivantes, Carter a certes remporté peu de titres, mais il a surtout gagné du respect et un nouveau surnom : « Old Man Vince ». A 41 ans, ses bonds sont forcément moins impressionnants. Mais son expérience, son tempérament nettement plus affirmé et sa science du jeu restent précieux. Les Hawks d’Atlanta l’ont compris en lui offrant un contrat pour la saison 2018-2019, en août dernier, malgré les moqueries.

Vince Carter a alors défendu son choix de poursuivre une aventure NBA peu fructueuse : « Je peux avoir droit à des ‘Tu es vieux, et tu joues contre des gars qui ont la moitié de ton âge. Tu ne devrais pas être ici.’ Mais en ce qui me concerne, c’est mon but, de prouver que je suis capable de faire ça. Et je travaille beaucoup, que ce soit physiquement ou mentalement pour bien me préparer. » « Oui, je suis toujours la même personne », a assuré le seul quarantenaire de la NBA avec l’Allemand Dirk Nowitzki.

Si son palmarès ne restera pas dans les annales, Vince Carter devrait en revanche bientôt devenir le cinquième joueur le plus âgé de l’histoire de la NBA, devant Kareem Abdul-Jabbar et derrière Nat Hickey, Kevin Willis, Robert Parish et Dikembe Mutombo

RFI

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