En moins d’une semaine, c’est déjà la troisième fois qu’ils manifestent contre la présence des soldats français dans le nord-est du Mali. Des habitants de Kidal sont de nouveau sortis dans les rues lundi 9 octobre pour réclamer le départ de Barkhane de leur ville, contrôlée par d’anciens rebelles touareg.
« Nous avons manifesté et nous continuerons de manifester parce que les troupes françaises doivent dégager », a déclaré l’un des organisateurs de la manifestation, Ali Ag Mahmoud, à un journaliste de l’AFP. « Elles sont trop brutales, elles interviennent sans précaution dans des domiciles privés ».
Les militaires de Barkhane « sont effectivement récemment intervenus dans une maison privée, fortement soupçonnée d’appartenir à un présumé trafiquant, présumé proche des jihadistes. Ça n’a pas plu à une partie de la population », a indiqué à l’AFP une source étrangère présente au Mali. « Barkhane dégage », « Quittez Kidal » : ces slogans déployés lundi étaient déjà brandis par les manifestants vendredi et dimanche dernier, lors de précédentes manifestations dans ce fief des ex-rebelles touaregs.
Les véhicules de Barkhane ciblés par des jets de cailloux
Les manifestations se sont déroulées en face du camp de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) de Kidal, qu’occupent également les forces de Barkhane. Au cours de la manifestation de dimanche, des civils ont jeté des cailloux sur les véhicules appartenant aux militaires français, obligeant les conducteurs à rouler à vive allure pour se mettre à l’abri, selon un témoin.
L’opération Barkhane fait suite à l’intervention militaire Serval, lancée en 2013 pour stopper la progression dans cette région des groupes jihadistes. Barkhane, qui mobilise 4 000 hommes, se poursuit depuis encore dans cinq pays : Tchad, Niger, Mali, Mauritanie et Burkina Faso. Malgré cette présence militaire, de larges pans de ce territoire échappent toujours au contrôle de ces pays. Les forces maliennes, burkinabè, françaises et onusiennes sont d’ailleurs régulièrement visées par des attaques meurtrières.
Source: jeuneafrique