Du 7 au 19 juin 2019, Barkhane, les forces armées maliennes (FAMas) et les forces armées nigériennes ont mené une opération baptisée « Aconit » contre les groupes armés terroristes au cœur de la zone frontalière entre le Mali et le Niger, dans la région du Liptako.
Cette opération d’envergure a été planifiée et conduite avec un très faible préavis. Elle illustre la réactivité et l’agilité de Barkhane et constitue une réponse à la demande du président nigérien Mahamadou Issoufou, en réaction aux attaques menées par les groupes armés terroristes contre les FAN à Baley Beri le 14 mai 2019.
Cette opération a été menée avec les partenaires des forces armées maliennes (FAMa) et nigériennes (FAN). La présence d’officiers de liaisons FAMa et FAN au sein des Postes de commandement tactiques et au cœur des sous-groupements a contribué au succès de l’opération, en permettant de coordonner efficacement les efforts des différentes forces dans cette zone frontalière. La zone d’opération comprenait notamment les villages d’Akabar, In Taglal, Kosseye, Tongo Tongo, Tabarkone, Zongo Dey et In Foukareteine.
La force Barkhane a déployé plus de 400 hommes et près d’une centaine de véhicules du groupement tactique désert (GTD) « Edelweiss » depuis les bases de Gao et Ménaka. A leurs côtés, les forces armées maliennes et nigériennes ont respectivement engagé une section et une compagnie, combattant aux côtés de Barkhane sur leurs territoires respectifs. Cette opération conjointe, constituée d’actions de renseignement, de contrôle de zone et de combat, et menée avec succès dans une zone où se réfugiait l’EIGS, constitue un aboutissement du partenariat militaire opérationnel mis en œuvre par les forces armées françaises.
« Aconit » a été l’occasion de mettre à contribution la quasi-totalité des composantes de Barkhane. La complémentarité des actions des groupes commandos de Barkhane et des groupements tactiques « désert », appuyés au combat par le groupe tactique « aérocombat » et par les détachements aériens de la base aérienne projetée de Niamey, ainsi que le renseignement fourni par les drones Reaper et un Atlantique 2 ont permis de concrétiser l’effort fourni.
En particulier, l’exploitation rapide du renseignement fourni par les FAN a permis de localiser un important groupe terroriste dans la forêt d’Azambara, du côté malien de la frontière. Dès confirmation de cette présence, une série d’actions dans la profondeur a été lancée le 13 juin, mêlant héliportage de commandos, frappes aériennes par les hélicoptères du GTD aérocombat « Hombori 22 » ainsi que par les Mirage 2000, opération de bouclage – ratissage par le GTD « Edelweiss ». Cette rapidité d’exécution et la rapidité de la manœuvre ont permis de créer un effet de choc sur le groupe armé terroriste clairement identifié, appartenant à l’Etat islamique au Grand Sahara, et de le contraindre à l’affrontement.
Au bilan de cette action, l’opération ACONIT aura permis de neutraliser plus d’une vingtaine de terroristes et de saisir un volume conséquent de ressources comprenant des armes de petits calibre, un lance-roquette, une vingtaine de motos et des moyens de communication. Le matériel saisi a permis de confirmer le lien entre ce groupe terroriste et l’attaque contre les FAN du 14 mai 2019 à Baley Beri. En particulier, des moyens optiques dérobés au FAN à cette occasion ont été retrouvés.
Après l’opération menée quinze jours plus tôt au Burkina Faso, les résultats obtenus par Barkhane avec ses partenaires maliens et nigériens illustrent la capacité d’adaptation de la force et la qualité de la coordination avec les armées partenaires.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 4 500 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense
Source: defense.gouv
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