Les banquiers ont du mal à s’entendre sur la notion de liberté syndicale. Là où les banques et l’Association professionnelle des banques et établissements financiers pensent être en conformité avec la liberté syndicale, le syndicat crie à sa violation. Langage de sourd.
Par décision n°0210/BDM-SA-ADG du 3 octobre 2018, la Direction générale de la Banque de Développement du Mali (BDM-SA) a nommé à la tête de sa nouvelle agence sise à Kabala Madame Kéita Fatoumata Sangho, précédemment en service au Siège de ladite Banque. Cette décision était essentiellement motivée par la stratégie politique d’exploration/rapprochement de sa clientèle dans une zone où l’ouverture de la nouvelle université constituait une opportunité intéressante pour la BDM-SA afin d’attirer de milliers d’étudiants attendus dans son portefeuille de clients. Le profil de l’intéressé et sa proximité avec la jeunesse ont été jugés comme des atouts importants pour réussir ce challenge. Il convient de préciser que cette mutation n’a entrainé aucune perte de revenu pour Mme Kéita dans la mesure où elle a conservé la totalité de ses avantages, comme c’est le cas pour tout agent déplacé de son poste en dehors de toute sanction.
Face à cette situation et suite à des sollicitations du Comité syndical de la BDM-SA, et de certains membres de la famille de l’intéressée ayant plaidé pour un rapprochement de son lieu de travail avec son domicile privé, la Direction générale de la Banque a décidé de l’affecter comme Chef de l’Agence de Djicoroni Para en février 2020.
Le Synabef en tire cette autre conclusion que la BDM, en procédant de cette façon, a aussi porté atteinte aux dispositions des conventions internationales du travail relatives à l’exercice de la liberté syndicale.
L’APBEF a toujours prôné auprès de ses membres l’observation stricte des principes de la liberté syndicale, cette liberté syndicale qui permet aux travailleurs du monde entier, sans autorisation préalable, de militer dans les organisations de leur choix (Convention n°87 de l’OIT), et d’être protégés contre tout acte de discrimination, en raison de leur affiliation, ou de leurs activités syndicales.
C’est pourquoi, l’APBEF estime que les allégations du Synabef selon lesquelles Madame Kéita a été mutée en violation des dispositions pertinentes de la Convention Collective applicable, sont inexactes dans la mesure où l’agent en question, au moment de sa mutation à Kabala en 2018, n’exerçait aucune fonction représentative du personnel au sein de la BDM. Elle n’était non plus candidate à aucune nouvelle élection de délégués du personnel.
Il importe par ailleurs de souligner, qu’elle n’officiait dans aucun bureau syndical, le renouvellement des membres de cette instance syndicale n’ayant eu lieu que courant 2019, alors même qu’elle était déjà en poste à Kabala.
En conséquence, l’APBEF estime que l’agent Mme Kéita ne saurait se prévaloir de la protection accordée par l’article 8 de la convention collective.
En ce qui concerne le cas dit de Madame Kéita Fatoumata Sangho, le personnel soutient qu’elle a fait l’objet d’une mutation régulière et très normale par la Direction Générale de la Banque, forte de ses prérogatives, et dans l’intérêt exclusif de l’Etablissement, cela à l’instar d’autres salariés qui du reste exercent actuellement dans certaines des régions les plus éloignées du pays, et plus sont en proie à de l’insécurité.
Le personnel rend hommage au Conseil d’Administration et à la Direction Générale. Le Personnel remercie la Direction Générale d’avoir toujours reçu avec toute la courtoisie les différentes délégations du Synabef qui sont venues selon leur propre terme demander humblement à la Direction générale de réexaminer le cas de Madame Kéita, demande sur laquelle celle-ci a souhaité échanger au préalable avec ses proches collaborateurs et le comité syndical de la Banque dans le cadre du respect des normes qui gouvernent les relations de travail dans la Banque.
Le personnel, par ailleurs, se dit étonné de voir que cette affectation à ce jour abrogée suite à la mutation de Madame Kéita à l’Agence de Djicoroni Para, pour des nécessités de service, fasse l’objet d’un préavis de grève, alors que celle-ci poursuit ses activités professionnelles au niveau de son nouveau service.
Le personnel ne comprend donc pas pourquoi une situation qui remonte à octobre 2018 soit évoquée en Juin 2020. Il estime qu’en réalité cette question d’affectation dite illégale est sans objet.
l’Assemblée générale du personnel a aussi marqué son incompréhension face à l’attitude d’un Groupuscule du Synabef qui exige le retour de Madame Kéita Fatoumata Sangho (qui a pris 120 jours d’absence de février à décembre 2019 et bloqué pendant plus de deux mois le programme de passation de la Direction de l’Audit, sous prétexte que c’est au Synabef, et non à la BDM SA, de définir la date de la passation), à un poste d’encadrement supérieur rattaché à la Direction Générale avec des avantages comme un véhicule de fonction, alors que la Banque compte plus de 500 cadres et agents compétents qui pourraient tous aussi y prétendre.
Elle ne comprend pas cette démarche d’autant plus que le Synabef est censé être une organisation impartiale dans la gestion des affaires concernant l’ensemble des militants et non les seuls membres du bureau proches d’un petit cercle.
Le personnel désapprouve aussi avec la dernière rigueur les passages discourtois charriés dans la presse à l’égard de sa Direction générale, sommet de l’Institution.
Il apporte aux organes délibérant et exécutif de la BDM-SA, son soutien total et sans faille dans l’exercice de toutes leurs missions.
Le même soutien va à l’endroit du Comité Syndical souverainement mis en place par le personnel de la Banque qu’il engage du reste à trouver avec le Synabef une issue favorable, par le dialogue, à cette situation, dans le strict respect de sa représentation locale et sa Direction générale et conformément aux normes qui gouvernent le cadre du travail.
Source : BDM