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Banques et établissements financiers : La Bnda échappe de justesse à un mouvement de protestation

Jugeant dérisoires les propositions formulées par la Direction générale de la Banque nationale pour le développement agricole (Bnda) en réponse à ses doléances, après 17 mois d’attente, le comité syndical de ladite banque bande des muscles, avec notamment un préavis de grève pour la période du 20 au 22 mai dernier. Il a fallu l’implication directe du président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Mali (Apbef) et la bonne volonté manifeste des anciens travailleurs de la Banque (les retraités) pour empêcher le mouvement de protestation. Mais le feu couve sous la cendre.   

 

Le comité syndical de la Bnda, très remonté contre sa Direction générale, avait prévu d’aller en grève de 72 heures, soit du lundi 20 mai au mercredi 22 mai 2019, avec la promesse d’un renouvellement de 120 heures, donc 5 jours de protestation, si jamais les doléances n’étaient pas satisfaites. C’est parce que depuis le mois de mai 2017, du temps où l’actuel président du conseil d’administration, Moussa Alassane Diallo, était encore directeur général, le comité syndical avait lancé un mot d’ordre de sit-in qu’il a dû suspendre suite à l’engagement de la Direction générale d’accélérer les négociations en vue d’apporter des réponses aux doléances des travailleurs. Et le syndicat de regretter que malgré cet effort de sa part, rien n’a bougé. Une raison suffisante pour revendiquer de nouveau, cette fois-ci avec un mouvement de protestation, le même cahier de revendications.

Les revendications portent sur l’augmentation de 60% du salaire net, l’occupation des postes vacants par des nominations, l’élaboration d’un plan de carrière pour chaque agent, l’opportunité de suivre des formations, la revalorisation de la prime d’équipement, la dotation en carburant, la participation du personnel à la gouvernance de la Banque, l’accompagnement des partants à la retraite…

Il faut remarquer qu’avant son départ à la retraite pour se retrouver finalement au poste de PCA, Moussa Alassane Diallo, arguant que la convention collective entre les banques et établissements financiers en vigueur devait pendre fin juste au moment de son départ, en fin décembre 2017, avait demandé au syndicat d’attendre la renégociation de ladite convention, qui se fait tous les trois ans, pour pencher sur la question des salaires.

Le comité syndical ne comprend donc pas pourquoi l’actuel DG, Waïgalo, après avoir donné son aval pour une augmentation des salaires, s’est rétracté peu de temps après, comme s’il subissait une pression de sa hiérarchie, alors qu’il devait bénéficier du soutien de Moussa Alassane Diallo. Comprenne donc qui pourra !

Il nous revient de source bien introduite que le DG, à la surprise de son PCA, a posé le problème lors de la dernière session du Conseil d’administration qui s’est tenue à Paris, pour finalement obtenir le soutien des administrateurs dans le sens de la résolution de ce problème qui avait fini de rendre l’atmosphère de travail délétère. En effet, lors de l’Assemblée générale du comité syndical, le 06 mai 2019 dans la cantine de la Bnda, des travailleurs ont pris la parole pour dénoncer les manœuvres dilatoires de la Direction générale et les explications peu convaincantes du directeur des Ressources humains et de la Logistique n’ont contribué qu’à susciter des réactions très vives et sèches de la part des travailleurs.

Répondant à l’appel du président de l’Apbef qui « invite au dialogue plutôt qu’à l’action », le comité syndical a rencontré cette faitière des banques le jeudi 9 mai 2019. De cette concertation, il a été retenu une négociation directe entre le comité syndical et la Direction générale de la Bnda, avec la facilitation du Syndicat national des banques et établissements financiers (Synabef).

Mais la disponibilité et la bonne volonté du comité syndical ne suffiront pas pour désamorcer la crise faute d’interlocuteurs. En effet, c’est comme si la Direction générale voulait laisser pourrir la situation car si le DG avait abandonné les négociations, de son côté le PCA « en dix jours de présence au quotidien dans la Banque (pendant que le préavis est déposé) n’a pas daigné rencontrer les représentants des travailleurs pour la circonstance », précise le secrétaire général du comité syndical dans une déclaration à l’intention des travailleurs de la Bnda.

Comme nous l’avons explicité ci-haut, c’est à son retour de la dernière session du Conseil d’administration tenue courant mois de mai, à Paris, que le directeur général a repris langue avec les travailleurs avec la médiation de l’Apbef, pour leur proposer une augmentation de salaire de 30% étalée sur trois ans, en plus d’autres engagements de satisfaction de doléances du cahier de revendications, pour déjouer de justesse le mouvement de protestation qui devait avoir lieu trois jours après.

Il semble bien que le DG et le PCA ne parlaient pas le même langage concernant cette histoire d’augmentation de salaires et cela n’échappe pas aux travailleurs qui ne baissent pas les bras, même s’ils ont sursis à la grève. Mais le feu couve sous la cendre et tôt ou tard la situation risque de se dégrader entre les premiers responsables de cette banque.

Affaire à suivre…

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50% du quota pour le personnel lors des recrutements :

La revendication ridicule du comité syndical

 

«Réserver un quota de 50% pour le personnel lors des recrutements». Voilà ce à quoi aspire la Comité syndical de la Banque nationale pour le développement agricole (Bnda). Cette revendication est d’autant plus ridicule qu’elle viole le principe de l’égalité des chances, prévu par la législation malienne. Pire, elle témoigne du manque de sérieux de cette organisation syndicale. Si la Banque accédait à cette doléance, ce serait dommage ! Comment peut-on, en ce 21ème siècle, recourir à une pratique aussi digne de la période coloniale, où le fils était appelé à occuper le poste de son père, partant à la retraite !

C’est à croire que les travailleurs de la Bnda ont désormais plus de pouvoir que les administrateurs et les actionnaires qui les laisseront organiser l’envahissement de leurs bureaux par leurs fils, neveux, nièces et pourquoi pas les copains et les copines.

Il y a des choses impensables dans un pays de droit comme le Mali, où l’équité et la justice doivent être des règles fondamentales de gouvernance économique. Et c’est tout le contraire que prône le comité syndical de la Bnda,  avec cette doléance qui relève plus d’un fantasme népotique que de la réalité socioéconomique de notre pays.

Et d’ailleurs, pourquoi les clients ne se lèveraient-ils pas, eux aussi, pour s’organiser en association et réclamer 25% au moins des recrutements ? Eux qui sont la raison d’être de la banque ? Ce ne serait que la réponse du berger à la bergère.

Tout ceci pour dire au comité syndical qu’il ne faut pas ouvrir la boîte de pandores. En plus, aller en grève sur la base de pareille doléance frise l’illégalité et ce mouvement risquerait fort de ne bénéficier d’aucun soutien populaire. Ce dont a besoin tout mouvement syndical pour réussir. A bon entendeur…

Ibrahim M.GUEYE

Source : Info24

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