Un panel indépendant de trois experts mené par l’ancienne présidente irlandaise (1990-1997), Mary Robinson, était chargé de faire la lumière sur les accusations de favoritisme et d’enrichissement personnel portées contre le Nigérian. Ce rapport, très attendu, a été transmis, lundi 27 juillet, à la banque. Dans ce document de 31 pages que le confrère Le Monde Afrique a consulté, le panel d’experts disculpe Akinwumi Adesina et note que les accusations portées à son encontre par des employés devenus « lanceurs d’alerte » sont « sans fondement », trop souvent « générales », « manquent de précisions et ne sont pas étayées par des preuves ».
Un nouveau chapitre vient de s’écrire dans le feuilleton à rebondissements qui dure depuis le mois d’avril sur la Banque africaine de développement (BAD) et son président, le Nigérian, Akinwumi Adesina. Ce dernier était accusé de favoritisme, d’enrichissement personnel et de « violations du code de conduite » par des employés de l’institution, l’une des cinq principales banques multilatérales de développement au monde. Sur pression des Etats-Unis, deuxième actionnaire de la BAD après le Nigeria, une enquête indépendante avait été confiée début juillet à un panel de trois experts mené par l’ancienne présidente irlandaise (1990-1997), Mary Robinson. Son rapport, très attendu, a été transmis, lundi 27 juillet, à la banque.
Dans ce document de 31 pages que Le Monde Afrique a consulté, le panel d’experts disculpe M. Adesina et note que les accusations portées à son encontre par des employés devenus « lanceurs d’alerte » sont « sans fondement », trop souvent « générales », « manquent de précisions et ne sont pas étayées par des preuves ». Avant de préconiser qu’elles soient « rejetées », faute de « crédibilité ». Le panel confirme ainsi les conclusions du comité d’éthique de la banque qui, dans son enquête préliminaire rendue fin avril, avait balayé chacune des seize allégations. « Elles ont été correctement examinées et rejetées », tranche le panel d’experts dans son rapport.
Plus qu’une enquête à proprement parler, il s’agit d’un examen des méthodes et des conclusions du comité d’éthique de la banque pour qui la plainte « ne reposait sur aucun fait objectif et solide ». Se disant traqués et intimidés par des proches du président Adesina, les employés à l’origine de l’affaire avaient refusé de transmettre des preuves, « au motif qu’ils voulaient préserver leur anonymat ». Fin mai, le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin avait exprimé de « sérieuses réserves » sur le travail produit par le comité d’éthique.
Alors que le Nigérian est candidat à sa succession, prévue fin août, Washington a pris au sérieux cette affaire et souhaité que la lumière soit faite, notamment sur les accusations d’enrichissement personnel, de nominations à des postes stratégiques de proches de M. Adesina, pour certains soupçonnés de corruption.
Source : Le Monde Afrique