En 2012, notre pays a connu la crise la plus grave de son histoire récente avec un coup d’Etat militaire et l’occupation des régions du Nord par des groupes armés. L’occupation provoqua un déplacement massif de personnes surtout d’élèves du Nord vers le reste du pays. Suite à cette crise, un accord de financement a été signé entre le gouvernement et la Banque mondiale, en faveur du Projet d’urgence éducation pour tous (PUEPT).

41,7 millions de dollars, soit environ 21,5 milliards Fcfa, ont ainsi été affectés au PUEPT, un projet d’urgence consacré aux besoins urgents des élèves déplacés ou affectés par la crise. Il devrait permettre de protéger les acquis de la dernière décennie dans le cadre des Objectifs du millénaire pour développement (OMD). Sa mise en œuvre s’appuie sur les comités de gestion scolaire conformément aux dispositions de la « Gestion de l’école en mode décentralisé ».
Le centre d’animation pédagogique de Bandiagara figure parmi les CAP bénéficiaires. Au total, ce sont 3915 élèves, dont 1904 filles, de 14 écoles reparties entre 4 communes (Bandiagara, Bara Sara, Dandoli et Pignari-Bana) qui sont pris en charge par le projet pour le repas de midi.
Cette prise en charge a débuté ce mois-ci. Le transfert direct des fonds se fait tous les deux mois vers les CAP sur la base du mécanisme ADRS utilisé au cours des PISE 2 et 3. Les fonds sont ensuite transférés par le CAP aux comités de gestion scolaire qui ont la responsabilité d’acheter sur le marché local les vivres et de gérer la cantine scolaire. Le montant prévu tous les deux mois pour le CAP de Bandiagara est de 15,6 millions de Fcfa pour l’achat des vivres. Un autre montant de 38,7 millions a été mis à la disposition des 14* comités de gestion scolaire par le CAP pour l’achat des ustensiles.
Le projet est bien accueilli à Bandiagara. Le directeur du centre d’animation pédagogique de Bandiagara, Hamed Wangara, le confirme : «  Le CAP de Bandiagara couvre une zone où la production céréalière n’est pas à hauteur des besoins. Cette situation ne permet pas aux parents de subvenir convenablement aux besoins familiaux. Ce projet fait vraiment du bien ».
Pour le responsable scolaire, le projet a réellement influé positivement sur la fréquentation scolaire au niveau du CAP. Il souligne cependant certaines faiblesses du dispositif comme le décalage entre les effectifs réels des élèves et ceux sur la base desquels le projet a été financé. De fait, six écoles qui étaient prévues dans le programme sont toujours en attente de financement. Il s’agit des écoles des communes de Diamnati et Doucombo.
Selon Mme Kodio Mariam Karembé, chargée de cours de 1ère année à l’école Mamadou Tolo A de Bandiagara, avec la restauration assurée aux élèves, les cas d’absentéisme sont devenus très rares. Boussama Camara, directeur-coordinateur du groupe scolaire, indique qu’avant l’arrivée de ce projet, on apercevait des élèves venant de villages situés à 5 km de Bandiagara, traîner aux heures de repas dans les couloirs de l’école, faute de logeur. Ils passaient la journée le ventre creux. Ce phénomène est devenu un mauvais souvenir. Avec le déjeuner garanti, les élèves sont maintenant ponctuels et assidus à l’école.
Bouréma Guindo, président du CGS du groupe scolaire Mamadou Tolo, assure que tout se passe bien. Les achats de produit sont faits au niveau local. Les cuisinières sont recrutées sur place.
Les autorités administratives et politiques se réjouissent de l’arrivée de ce projet en milieu scolaire. La visite de terrain qu’a effectuée au démarrage des cantines, le sous-préfet de Bandiagara, Ousmane Sow et le 3ème adjoint au maire de Bandiagara El hadj Fodé Camara, témoigne de leur intérêt pour le projet.
O. GUINDO
AMAP-Bandiagara

source : L Essor