Après tant d’années de perturbations de cours durant les trois dernières années (2018-2019-2020) au Mali, le pays continue, malgré l’application de l’article 39 du statut qui était à l’origine des grèves intempestives des enseignants, d’assister à des arrêts de cours. Cela, à Bamako et dans d’autres circonscriptions administratives dont la première région. « Les enseignants ont décidé d’arrêter de travailler à cause du retard dans le paiement du salaire du mois de janvier 2021.On est lundi 8 février aujourd’hui, et beaucoup d’enseignants n’ont pas encore reçu leur salaire du mois dernier. Nous avons, à plusieurs reprises, averti le gouvernorat. Mais ceux qui prennent les dossiers font ce qu’ils veulent, cela ne peut pas continuer », martèle Yacouba dit pasteur, syndicaliste membre du syndicat libre et démocratique de l’enseignement fondamental (SYLDEF) à Bamako. Cet arrêt de travail concerne plusieurs écoles publiques de Bamako, a-t-il dit. À l’entendre, le problème majeur de toute cette histoire réside dans la capitale. « Parce qu’ils (les travailleurs de l’Etat) ne prennent pas les choses avec sérieux, et font ce qu’ils veulent avec le salaire sans calcul et sans aucune sanction à leur encontre. Cela est très grave dans un pays », déplore le syndicaliste.
Suivant ses précisions, cette perturbation de cours était bel et bien évitable, vu les démarches menées par des responsables de syndicats d’enseignants. « Même l’autre jour, la coordination régionale a quitté chez le gouverneur à propos de cette même situation. Mais il n’y avait pas solution, donc comment on va faire ? », regrette-t-il d’une voix désolante.
Au-delà de Bamako, les établissements sont aussi restés fermés à Kayes, à cause du même problème de retard dans le paiement de salaire. Sur la question, Bila Tamboura, syndicaliste à la fois membre du SYNEFCT, de la synergie régionale et de la commission suivi de salaire de Kayes a donné, depuis le dimanche, des détails sur ledit arrêt concernant la 1ère région. D’après lui, il y a des communes qui ont bénéficié leur salaire, alors d’autres n’ont rien obtenu à présent. Pire, fait-il comprendre dans un audio que nous détenons, il y a certaines de ces communes dont les mandats de salaire ne se trouvent même pas au trésor. Et de couper court aux rumeurs qui circulaient : « Cet arrêt ne concerne pas que la ville de Kayes, c’est plutôt toutes les circonscriptions de la région, à commencer par les localités de Nioro ; Kita ; Kéniéba ; Yélimanie ; Bafoulabe, bref de toute la région ».
Par sa voix, les enseignants ont, par ce geste, demandé le paiement intégral de leur salaire. Même si, dit-il, tous les enseignants de toutes les communes reçoivent leur salaire excepté une seule commune, cet arrêt de travail se poursuivra à Kayes. Dans un document signé par Ousmane Sissoko, membre du SYNEFCT et ses camarades, les syndicalistes de Kayes avaient préavisé les gens en clarifiant qu’ils observent « un arrêt momentané des cours jusqu’au paiement intégral du salaire du mois de janvier 2021 ».
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays- Mali