Un sentiment palpable d’exaspération et d’impatience existe de part et d’autre, alors que la crainte d’un glissement de calendrier électoral se précise.
Il ne reste plus grand-chose des espoirs initiaux d’un règlement plus large du conflit avec les ex-rebelles indépendantistes touareg. Les craintes d’une reprise des hostilités sont ravivées par « l’installation d’états-majors par certains mouvements armés dans le Gourma », ou encore « la conduite de patrouilles […] par des entités non reconnues, sans concertation, ni accord du gouvernement », des « violations » répétées armés dans le Gourma », ou encore « la conduite de patrouilles […] par des entités non reconnues, sans concertation, ni accord du gouvernement. » La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) s’est lancée dans une surenchère rhétorique et a mené des actions de nature à exacerber davantage les tensions. A un moment où il existe un sentiment palpable d’exaspération et d’impatience des Maliens lorsqu’il s’agit de la question de Kidal.
Début février, Amadou Albert Maïga, un membre du Conseil national de la transition (CNT) qui tient lieu d’organe législatif, déclarait que l’armée malienne allait bientôt engager les opérations pour rétablir l’autorité de l’Etat central sur Kidal (nord), ville stratégique contrôlée par la CMA.” La guerre est inévitable à Kidal”, avait-il dit.
Les rebelles touaregs ont signé un accord avec Bamako en 2015, dans l’espoir d’obtenir des postes dans l’armée et une redistribution du pouvoir au niveau local. Mais aujourd’hui, ils crient à l’abandon, certains rebelles ont d’ailleurs des accointances avec les jihadistes liés à al-Qaeda qui avaient rejoint puis doublé sur le terrain les séparatistes touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Dans ce contexte, le président algérien a reçu le 26 février dernier d’ex-rebelles maliens qui ont dit chercher à sortir de “l’impasse” et du “statu quo” en plein accès de tension avec les autorités de Bamako.
Glissement du calendrier électoral ?
L’accalmie est fragile. Des questions essentielles n’ont pas encore été résolues, comme le désarmement des ex-rebelles. Ceux-ci n’ont pas rendu les armes. La situation actuelle entraîne une grande irritation chez les autorités maliennes. Qui pointent aussi un doigt accusateur sur la « passivité » de la médiation internationale.
Le calendrier électoral sera-t-il respecté en République du Mali ? Les doutes sont de plus en plus sérieux sur la bonne tenue des élections locales prévues dès 2015. Plusieurs signaux envoyés par le gouvernement font craindre un glissement du calendrier. Les délais. L’agence électorale travaille à son implantation sur le territoire, avant de s’occuper véritablement à la fiabilisation du fichier électoral dans un climat d’insécurité sur des pans entiers du territoire national. Toutes ces opérations risquent donc de retarder la tenue du référendum initialement prévu le 19 mars et, par ricochet, de la présidentielle de 2024.Ces doutes sont renforcées par la correspondance en date du 24 février adressée par le ministre de la Réconciliation, le colonel Ismaël Wagué, au ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Laquelle a alerté sur les violations de la CMA qui« empêchent la création d’un climat de sérénité nécessaire pour le retour à l’ordre constitutionnel ».
La bonne idée serait peut-être de reconnaître, qu’au regard de la situation actuelle, l’organisation d’élections générales, très coûteuses à mettre en place, n’est plus vraiment réaliste. La première chose serait de fixer les priorités. Quelles sont les élections qui semblent être les plus importantes et qui peuvent avoir le plus gros impact sur la paix et la stabilité du pays ? Réaliser des élections locales c’est très bien mais est-ce encore possible ?
Fani
Source: L’Informateur