Bamako, 23 sept (AMAP) Depuis le lundi dernier, conformément aux recommandations de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les Maliens connaissent celui qui va diriger la Transition. Il s’agit du colonel-major à la retraite, Bah N’Daw. Un homme pragmatique, qui a derrière lui une brillante carrière au sein de l’institution militaire.
Celui qui va présider aux destinées de notre pays durant les 18 mois à venir est un militaire à la retraite. Il avait remplacé, en 2014, Soumeylou Boubèye Maïga au ministère de la Défense et des Anciens combattants dans le gouvernement dirigé par Moussa Mara. Ce remaniement était intervenu quelques jours après le revers subi par les Forces armées maliennes à Kidal face aux mouvements armés irrédentistes.
Né le 23 août 1950 à San, dans la Région de Ségou (Centre), celui qui a été désigné pour diriger la transition a fait une brillante carrière au sein de l’Armée de l’Air, avant de faire valoir ses droits à la retraite.
Après son baccalauréat, il fut incorporé comme engagé volontaire dans l’Armée le 1er juin 1973. L’année d’après, il était désigné pour suivre un stage de pilote d’hélicoptère en ex-URSS. En mars 1976, le jeune militaire Bah N’Daw intègrera la toute nouvelle Armée de l’Air. Titulaire d’un brevet d’étude militaire supérieur en France, il est aussi breveté de l’Ecole de guerre en 1994.
Bah N’Daw est issu de la 7è promotion (1973) de l’École militaire interarmes (EMIA) de Koulikoro. Comme de nombreux cadres de son corps, il est passé par l’ex-Union des Républiques socialistes et soviétiques (Ex-URSS) où, il a suivi plusieurs stages.
Autres faits marquants de sa riche carrière au sein de l’institution militaire : aide de camp de l’ancien président Moussa Traoré, chef d’état-major de l’Armée de l’Air, chef d’état-major adjoint de la Garde nationale, directeur du Génie militaire, chef du cabinet de défense à la Primature, directeur général de l’équipement des armées, chargé de mission au ministère de la Défense et des Anciens combattants.
Bah N’Daw a, aussi, été le directeur de l’Office national des anciens combattants militaires retraités et victimes de guerre (ONAC). Officier de l’Ordre national, il a été décoré des médailles du mérite militaire et du mérite national.
Le nouveau président est connu pour être un homme pragmatique est polyglotte. Il parle français, russe, anglais et bamanan.
Depuis la démission de l’ancien président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 août dernier, nos compatriotes retenaient leur souffle pour connaitre le profil de la personne qui doit diriger la transition, vu la situation difficile dans laquelle se trouve le Mali. Certains optaient pour une transition dirigée par un militaire, d’autres voulaient un technocrate aux compétences et la bonne moralité avérées.
Les débats de rue se sont transportés dans les salles du Centre international de conférences de Bamako (CICB) les 10, 11 et 12 septembre où, s’est tenue la Concertation nationale sur la transition. A l’issue de ces assises nationales, une Feuille de route et une Charte de la Transition ont été adoptées par les participants.
Un mini-sommet de la CEDEAO s’est tenu à Accra au Ghana, au début du mois, sur la situation politique dans notre pays. Une délégation du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), avec à sa tête son président, le colonel Assimi Goïta, y a pris part. Les résolutions des assises nationales sur la transition y ont été exposées.
A l’issue de ce mini-sommet, les chefs d’Etat de la Cedeao sont restés sur leur position. S’ils ont accédé à une transition de 18 mois, ils ont exigé que celle-ci soit dirigée par un président et un Premier ministre civils. Ils ont donné un ultimatum au CNSP pour mettre en œuvre ces recommandations et en ont conditionné la levée des sanctions contre notre pays.
Dès son retour au pays, le CNSP s’est attelé à la mise en place d’un collège de désignation du président et du vice-président de la transition. Ce collège a donc choisi comme président de la transition, le colonel-major à la retraite Bah N’Daw et comme vice-président, le colonel Assimi Goïta.
DD/MD (AMAP)