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Bagdad et Washington déterminés à reprendre Ramadi aux jihadistes

Le gouvernement irakien et son allié américain ont affiché lundi leur détermination à reprendre au groupe Etat islamique (EI) la ville clé de Ramadi, dont la perte a constitué un revers d’envergure dans leur lutte antijihadistes.

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Les autorités irakiennes ont fait appel aux milices chiites pour tenter de vaincre le groupe jihadiste dans cette capitale de la province occidentale d’Al-Anbar, comme elles l’ont fait en mars pour la reconquête de la ville stratégique de Tikrit, au nord de Bagdad.

À la tête d’une coalition internationale, les États-Unis soutiennent depuis l’an dernier par des raids aériens les forces gouvernementales irakiennes qui tentent de reprendre du terrain à l’EI, qui a conquis en juin de larges pans de territoire en Irak.

La conquête de Ramadi, dimanche après une nouvelle offensive jihadiste, constitue un «revers» mais la ville sera «reprise» par les forces irakiennes avec le soutien de la coalition, a affirmé le Pentagone.

«Nous reprendrons la ville de la même manière que nous sommes en train de reprendre d’autres parties d’Irak, avec la combinaison des forces irakiennes sur le terrain et des frappes aériennes de la coalition», a-t-il dit.

Ces 48 dernières heures, la coalition a mené 15 frappes contre les positions de l’EI dans la région de Ramadi, située à une centaine de kilomètres de Bagdad.

Le Pentagone a aussi admis que les milices chiites, dont certaines sont soutenues par l’Iran, «avaient un rôle à jouer» dans la reconquête, «tant qu’elles sont contrôlées par le gouvernement irakien».

Le premier ministre irakien Haider al-Abadi, les États-Unis et les chefs locaux d’Al-Anbar s’étaient montrés jusqu’à présent réticents à déployer des milices chiites par crainte de s’aliéner la population majoritairement sunnite d’Al-Anbar, la plus grande province d’Irak.

Tâche ardue à Al-Anbar

Des véhicules de miliciens chiites convergeaient lundi vers Ramadi, où les troupes ont déserté leurs dernières positions dimanche et où le drapeau noir de l’EI a été hissé.

La bataille de Ramadi a fait en trois jours au moins 500 morts -civils et soldats- selon des responsables, et environ 24 000 personnes ont fui la cité d’après l’Organisation internationale des migrations (OIM).

Alors que les forces gouvernementales sont à la peine face aux jihadistes à Al-Anbar, la perte de Ramadi démontre, selon des chefs de milices chiites, que le gouvernement ne peut se passer des «Unités de mobilisation populaires», ces groupes de combattants volontaires.

Hadi al-Ameri, chef du groupe paramilitaire chiite Badr, «tient pour responsables les représentants d’Al-Anbar de la chute de Ramadi, car ils ont contesté la participation des Unités de mobilisation à la défense de leur propre peuple», selon la télévision de Badr, Al-Ghadeer.

Plusieurs milices, dont Kataëb Hezbollah et Asaïb Ahl al-Haq, ont annoncé avoir des unités dans Al-Anbar, notamment à Fallouja et Habbaniyah, prêtes à se rendre à Ramadi.

M. Ameri se trouvait lundi à Habbaniyah pour coordonner les opérations militaires.

Mais pour les analystes, la tâche sera ardue dans la province d’Al-Anbar, contrôlée en majeure partie par les jihadistes.

«En ce moment, nous avons affaire au berceau de la communauté sunnite qui n’a pas complètement rejeté l’EI», indique l’expert Ayham Kamel, directeur du groupe Eurasia pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

«Ce n’est pas qu’elle approuve l’EI, mais elle peut avoir peur ou veut se couvrir. Elle ne va pas se révolter contre l’EI», a-t-il ajouté.

Combats autour de Palmyre

Le groupe extrémiste sunnite était présent à Al-Anbar avant même son offensive fulgurante de juin dernier dans le nord et l’ouest de l’Irak. Fort de dizaines de milliers d’hommes, l’EI occupe aussi de vastes régions en Syrie voisine.

L’issue des combats à Ramadi démontre la capacité de ce groupe à mener des batailles sur plusieurs fronts. À la veille de son offensive contre la capitale de la province d’Al-Anbar, il a lancé une attaque pour prendre la ville antique de Palmyre en Syrie, pays en guerre depuis 2011.

Lundi, l’EI s’est emparé de deux champs gaziers près de cette cité ancienne de plus de 2000 ans, située dans la province de Homs, limitrophe de l’Irak, a rapporté une ONG.

Les combats se sont poursuivis entre le régime et l’EI, qui se trouve autour de Palmyre et à un kilomètre seulement des ruines de ce site inscrit au patrimoine mondial de l’Humanité.

Dans la ville, «chacun est cloîtré chez soi», a affirmé Khalil al-Hariri, directeur du musée, présent sur place. «Les gens ont peur de sortir».

Source: lapresse.ca

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