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Azawad: une autre mise en scène

Encore ce 6 avril, des populations du nord se réclamant d’un certain Azawad ont initié des manifestations à travers plusieurs localités pour, disent-elles, commémorer le 10e anniversaire de ‘’l’Etat de l’Azawad’’. Cette célébration se tient dans un contexte où les membres de l’ex-rébellion signent leur retour dans le gouvernement. Malgré cette avancée notable dans le processus de paix au Mali, des femmes et des enfants sont instrumentalisés par une minorité dans la célébration d’un supposé anniversaire d’État dont l’existence n’est pas reconnue par aucune organisation ou entité.

 

C’est une tradition symbolique pour des partisans de la séparation du pays de se mettre en scène, à travers l’organisation de la fête commémorative de l’indépendance de ‘’l’Etat Azawad’’. Cette année, des images de cette commémoration ressemblent bien dans certaines localités à une scène d’instrumentalisation des femmes et des enfants.

À Kidal, ce sont les enfants de moins de 14 ans sous le soleil et les femmes tenant en main des affiches sur lesquelles, il est écrit : « L’Accord d’Alger est suspendu, la lutte continue, Kidal 6 avril 2022 » ; « L’indépendance nous sauvera de la disparition de Kidal, 6 avril 2022 », « Azawad, notre combat », « Stop aux massacres de nos populations ».  Des messages séparatistes portés par des filles et des garçons derrière lesquels sont tapis dans l’ombre d’esprits malveillants en lieu et place de la grande démonstration de force comme promise par certains.

Cette nouvelle donne peut s’expliquer par la conjugaison de plusieurs facteurs.

Tout d’abord, il y a la dégradation de la sécurité dans de nombreuses localités du pays marquée par les attaques répétitives de l’État islamique au grand Sahara (EIGS) qui a mené récemment plusieurs offensives contre des positions des groupes armés et des FAMa dans la région de Ménaka, notamment.

Le deuxième facteur et non le moindre, c’est la présence de plusieurs cadres issus des rangs des groupes séparatistes du nord dans l’administration publique malienne.

Au gouvernement et au CNT, ils sont également représentés. Un signe de l’inclusivité et de leur appartenance à la cause du Mali.

Cependant, leur contribution à la paix doit aller au-delà en pareille circonstance de leur simple présence dans les organes de la Transition, pour appeler les uns et les autres à s’inscrire dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale.

Hélas, ceux-ci n’ont pipé aucun mot, aucune réaction de leur part.

En dépit de ce dernier facteur, mobiliser des femmes et des enfants pour la commémoration de l’indépendance de l’Etat Azawad est une farce, surtout que les termes de l’Accord d’Alger sont sans équivoque.

En effet, les mouvements signataires ont formellement renoncé à la séparation du pays dans l’Accord en son article 1er : ‘’les Parties, dans l’esprit de la Feuille de route, réitèrent leur attachement aux principes ci-après:

a) respect de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’État du Mali, ainsi que de sa forme républicaine et son caractère laïc (…)’’.

En somme, principes les principes sont claire, en total décalage avec les pratiques qui sont de nature à raviver la facette la plus exécrable de la CMA qui n’a pas fini de se réconcilier avec le Peuple malien.

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin

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