Décidément, Bamako ne finit pas de nous étonner par ses déboires au quotidien. Mais on s’en moque, comme pour dire le chien aboie, la caravane passe. Aussi ce qui est marrant dans toute cette histoire, c’est que le chauffeur en a vraiment fait les frais.
Jeudi 19 mai, il est 15H, un car,SOTRAMA quitte le centre ville à destination de Diallobougou. Arrivé au niveau de l’échangeur côté quartier-Mali, il embarque une ‘’teint clair’‘. C’est au moment où cette dernière voulait prendre place que des odeurs pas très enviables envahissent le car et personne ne voulait se remuer pour céder la place à la nouvelle passagère.
Finalement l’apprenti s’est arrangé à lui trouver une place au coin du car généralement appelé ‘’Dunan-plassi’‘ (la place des étrangers).
Elle s’y installe confortablement sans au préalable avoir changé l’atmosphère bon enfant de la Sotrama. Chacun y prenait son nez mais n’osait dire mot pour le respect qu’ils ont pour la femme malienne en général.
Arrivé au niveau de l’école de Kalaban-Coura, le car est stoppé par un autre individu. Ce dernier venait de quitter un maquis et s’était gavé de Pinar (vin rouge) au point qu’il se tenait mal sur ses pieds. C’est donc un homme dégingandé, les lèvres rouges et les yeux en tourbillon qui s’engouffre dans le véhicule.
Il tentait de se faire une place à côté de la femme ‘’tchatcho’‘. Celle-ci protesta vivement au motif que l’homme sentait mauvais. Patatra… la bataille éclate. L’homme s’en est tellement pris à la femme qui sentait toutes les odeurs que les passagers, ébahis et médusés, se marrèrent au point que le chauffeur était obligé de stopper net.
Devant la persistance des deux odeurs incompatibles, les passagers sommèrent le chauffeur de les faire descendre, ou alors eux se verront dans l’obligation d’emprunter un autre Sotrama.
Le car fut immobilisé pendant plus de 15 mn et tous les passagers descendirent sans avoir payé un sou, laissant le chauffeur avec ses deux ‘’guerriers’‘.
Finalement et à la grande surprise des curieux, se sont les deux compères (la femme tchatcho et le buveur) qui se sont pris la main dans la main pour une destination inconnue. Cela aussi est bien une leçon de la vie, mais aussi une gymnastique de rires.
Source: L’INSPECTEUR