Hery Rajaonarimampianina, le candidat donné provisoirement vainqueur de la présidentielle du 20 décembre 2013, n’a pas de parti politique, et Robinson Jean Louis n’a aucun député élu à l’Assemblée nationale. Le Mapar, parti d’Andry Rajoelina, est donné en tête des législatives, qui se sont tenues le même jour, et ses membres revendiquent le droit de nommer le futur Premier Ministre. Mais les textes de lois sont flous et aucun parti n’a obtenu, même provisoirement, la majorité absolue à l’Assemblée nationale.
Que ce soit Hery Rajaonarimampianina ou Robinson Jean Louis le vainqueur de la présidentielle, le problème reste le même : qui sera Premier ministre ?
Selon l’article 54 de la Constitution « le président de la République nomme le Premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée ». Problème, l’article ne précise pas de quel type de majorité il s’agit.
Garry Fabrice Ranaivoson, journaliste politique au quotidien L’Express de Madagascar explique que « certains avancent qu’une majorité simple suffit, donc le plus grand nombre de députés. Certains avancent que ça devrait être une majorité des deux tiers pour éviter une instabilité institutionnelle, parce qu’il y a la motion de censure à l’encontre du Premier ministre qui est prévue par la Constitution ».
En effet, selon l’article 103 de la Constitution deux tiers des députés peuvent voter la démission du gouvernement.
Selon Annie Rakotoniaina, juriste à l’Observatoire de la vie publique jointe par RFI « cette notion de majorité est importante, et la Constitution est floue (…) la désignation du Premier ministre risque d’ouvrir une boîte de pandore ».
Joint par RFI, le président du Mapar, Jean de Dieu Maharante, continue de revendiquer la nomination du Premier Ministre. La plateforme politique de soutien à Andry Rajoelina est en tête des résultats provisoires des législatives. Elle revendique 53 sièges, sur les 151 que compte la future Assemblée nationale.