Floribert Anzuluni, coordinateur de Filimbi parti en exil peu après la formation en 2015 de ce mouvement citoyen souvent réprimé sous Kabila, a décidé de rentrer en RDC. Il explique à Jeune Afrique les raisons de ce choix.
C’était le 15 mars 2015, dans le quartier de Masina, à Kinshasa. Le tout jeune mouvement citoyen Filimbi (« coup de sifflet », en swahili) s’apprêtait à tenir sa première conférence de presse. Militants congolais, membres des collectifs sénégalais Y’en a marre et burkinabè de Balai Citoyen, journalistes…. tous sont présents lorsque déboule dans la salle une horde de policiers pour un coup de filet aussi efficace que fulgurant.
Sans le vouloir, les autorités congolaises marquent ce jour-là l’acte de naissance de Filimbi, et donnent un coup de projecteur inattendu sur un mouvement encore embryonnaire. Il signe aussi le début de l’exil pour Floribert Anzuluni, le coordinateur du mouvement, qui parvient, avec deux collègues, Yangu Kiakwama et Franck Otete, à échapper à l’intervention musclée des forces de sécurité. « On ne s’attendait pas à une telle répression ce jour-là, c’était incompréhensible, irresponsable », se souvient Anzuluni.