Il n’y aura pas eu véritablement de surprise. Réuni en session ordinaire, hier mercredi 22 janvier 2020, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba sous la présidence du Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, le Conseil des ministres a adopté a adopté un projet de décret portant convocation du collège électoral, ouverture et clôture de la campagne électorale à l’occasion de l’élection des députés à l’Assemblée nationale.
Selon le Communique du Conseil des ministres de ce mercredi, ‘’le collège électoral est convoqué le dimanche 29 mars 2020, sur toute l’étendue du territoire national, à l’effet de procéder à l’élection des députés à l’Assemblée nationale.
La campagne électorale, à l’occasion du premier tour, est ouverte le dimanche 08 mars 2020 à zéro heure. Elle est close le vendredi 27 mars 2020 à minuit.
Un second tour a lieu le dimanche 19 avril 2020 dans les circonscriptions où aucun candidat ou liste de candidats n’obtient la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour.
La campagne électorale à l’occasion du deuxième tour est ouverte le lendemain de la proclamation des résultats définitifs du premier tour. Elle est close le vendredi 17 avril 2020 à minuit’’.
Il faut rappeler que l’organisation de ces élections législatives fait partie des mesures prioritaires des recommandations faites par le Dialogue National Inclusif (DNI) au Gouvernement qui avait lui-même annoncé auparavant la tenue de ces scrutins législatifs avant le 2 mai 2020.
Il faut souligner également que le mandat des députés présentement à l’Assemblée nationale a échu depuis décembre 2018. Après une première prorogation de 6 mois, une deuxième prorogation leur permettait de siéger à l’Hémicycle jusqu’au 2 mai 2020, suscitant les protestations de certains compatriotes qui ont crié à la violation flagrante de la loi.
Avec la convocation du Collège électoral, l’on peut dire que tout est bien qui finit bien. La voie est à présent ouverte aux députés qui avaient déserté leur base pour élire domicile dans le confort bamakois pour aller se réconcilier avec leur électorat dans la perspective des joutes électorales dont les échéances sont désormais connues.
Pour le Parti du Chef de file de l’Opposition, aller directement aux élections législatives, cela reviendrait à ‘’mettre la charrue avant les bœufs’’. Pour le représentant de l’URD au Cadre de concertation Partis politiques/ministère de l’Administration territoriale, de ce mardi, il était nécessaire de procéder aux réformes électorales avant l’organisation des élections. Il s’agit en l’occurrence le mode de scrutin, la transhumance politique des élus ; somme toute des réformes qui devaient être prise en compte à la faveur de la relecture du Code électoral, en 2018, qui n’a pas eu lieu.
Cette objection ne remet pour autant pas en cause la participation du Parti Union pour la République et la Démocratie (URD) de l’honorable Soumaïla CISSE à ces élections législatives qui se tiennent dans un contexte d’insécurité comme l’a été l’élection du Président de la République en 2018.
Selon d’autres sources, les reformes réclamées par le Parti du Chef de file de l’Opposition comme par plusieurs autres formations politiques sont bel et bien à l’ordre du jour et interviendront en temps voulu. Mais, en attendant, la priorité est donnée à l’élection des députés tel que souhaité par l’Assemblée des participants au DNI qui en a fait une priorité avant les autres priorités : le déploiement au plus vite les forces de défense et de sécurité reconstituées sur l‘ensemble du territoire national ; la relecture de certains dispositions de l’Accord pour la paix et la réconciliation, selon les mécanismes prévus à l’article 65 dudit Accord ; la révision de la Constitution du 25 Février 1992.
PAR BERTIN DAKOUO
Source : Info-Matin