Comme il fallait s’y attendre, les Maliens (certains manifestants sont même venus de l’intérieur) ont répondu massivement à l’appel à manifester de vendredi dernier à la Place de l’Indépendance. Un appel lancé par les amis de Mahmoud Dicko (CMAS), le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) et Espoir Mali-Koura (EMK).
Une coalition devenue, plus tard, M5-RFP (Mouvement du 5 juin/Rassemblement des forces patriotiques). C’est donc en grand nombre que nos compatriotes ont manifesté ce 5 juin. Ils ont pris d’assaut la place de l’Indépendance depuis la veille, y ont prié le lendemain, protesté et écouté des discours.
Les différents leaders à l’initiative de ce rassemblement ont pris la parole : le cinéaste et ancien ministre Cheick Oumar Sissoko, l’Imam Mahmoud Dicko, Choguel Kokalla, Clément Dembélé, Dr. Oumar Mariko, entre autres. Tous n’ont demandé et ne demandent encore qu’une seule chose : la démission d’IBK.
Les organisateurs sont allés jusqu’à donner un ultimatum au président de la République à travers une déclaration, peut-on dire, rédigée et publiée sur place. Ils exigeaient le départ du président, au plus tard, le même jour, à 18 heures.
Tout le monde savait que cet ultimatum n’allait pas être respecté et que le chef de l’Etat n’allait pas partir, mais cette posture des organisateurs prouve à suffisance leur détermination et celle de l’immense foule présente ce vendredi 5 juin à la Place de l’indépendance.
C’est peut-être ce qui explique qu’un certain nombre de manifestants se soient dirigés vers le domicile du président de la République après le meeting. Maintenant, peut-on dire, que va-t-il se passer ? À quoi peut-on et doit-on s’attendre ? Une chose est sûre, désormais, rien ne sera plus comme avant et d’une manière ou d’une autre, IBK ne sortira pas indemne de cette énième contestation.
La seule manière pour lui de sauver son pouvoir, ce serait de faire des concessions et il est bien obligé d’en faire. Quand on sait qu’au cœur de la contestation, se trouvent le bureau de l’Assemblée nationale et la Cour constitutionnelle ; il va, obligatoirement, toucher, d’une manière ou d’une autre, à ces deux institutions. Il peut dissoudre la Cour constitutionnelle et exiger que l’Assemblée nationale s’assume pour éviter la violation des textes et rester dans la légalité.
Makan Koné
Nouvelle Libération