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Augmentation des frais de douane et impôts: la colère des commerçants détaillants

Des associations de commerçants détaillants de notre pays ont tenu une assemblée générale d’information à la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), le samedi dernier. La rencontre visait à décrier des mesures qui, selon elles, ne sont pas de nature à encourager le développement du commerce et l’entrepreneuriat, dans notre pays.

Très inquiets, des commerçants détaillants au cours de ce meeting d’information ont dénoncé l’application de certaines décisions par le gouvernement du Mali et l’ambassade de la Chine au Mali sur le commerce. Il s’agit, selon ces commerçants, du relèvement du taux des impôts, l’augmentation des frais de dédouanement, l’attribution infime du visa de la Chine aux commerçants maliens. Outre ces points, l’inégalité des voix lors de l’élection du président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali entre les commerçants.
À tour de rôle, plusieurs responsables commerçants détaillants se sont exprimés sur ces sujets et ont relevé que ces mesures ne contribuaient pas au plein épanouissement du commerce dans notre pays qui est pratiqué par une grande partie de la population active.
Ibrahim MAIGA, membre de la commission du visa entre le Mali et la Chine, a évoqué les difficultés qu’ils traversent dans l’octroi du visa de la république populaire de la Chine. Il a expliqué que le nombre de visas que la Chine octroie aux commerçants maliens est très peu en rapport à la demande.
« La Chine ne nous donne que 50 visas par semaine sur plus de 500 passeports de demande d’obtention de visa », a indiqué M. MAIGA, avant de rappeler la nécessité de la mise en place d’une commission visa entre les commerçants et l’ambassade la Chine au Mali.
Selon M. MAIGA, la principale mission de cette commission, dont il est membre, consiste à trier les dossiers avant leur introduction à l’ambassade pour examen en vue de l’obtention d’un visa. Ce travail en amont, a ajouté M. MAIGA, est nécessaire pour permettre essentiellement aux commerçants d’avoir le visa et de démasquer les commerçants non maliens.
« Plus d’une année après sa constitution, la commission a pu déposer 3180 demandes de visa et a obtenu 2804 visas en raison de 20 000 FCFA après toutes les autres formalités », a informé M. MAIGA, demandant toutefois le retrait de leur commission dans ce processus et solliciter l’augmentation du nombre de visa délivré par semaine.
Mamadou KALOGA, un commerçant malien résident en Chine depuis 15 ans, a aussi témoigné « Seul au Mali, il y a une commission de demande de visa. L’Etat doit s’assumer pour dissoudre cette commission et de permettre aux commerçants d’aller faire leurs demande ». Son avis est largement partagé par les commerçants.
S’agissant du prix du dédouanement des marchandises, il a été jugé très par élevé les commerçant en meeting. Selon Ibrahim MAIGA, le prix pratiqué par la douane malienne sur les produits est le plus élevé de la sous-région.
« Une marchandise dédouanée à 5 millions de FCFA au Burkina Faso est dédouanée au Mali à 14 millions de FCFA au Mali», a témoigné M. MAIGA, déplorant qu’en plus de cette situation, le gouvernement vient d’approuver une autre augmentation sur le dédouanement.
Il alerte qu’à ce rythme, beaucoup de commerçants détaillants « mettront la clé sous les paillassons». Et pourtant, a-t-il déclaré, les commerçants détaillants contribue par centaine de milliards FCFA par an au budget national.
Aussi, lors de l’assemblée générale, les manifestations ont mal accueilli l’augmentation des impôts pour les commerçants. De même que le prix de dédouanement, ils demandent à l’Etat de diminuer le taux des impôts dans un bref délai sous peine d’aller en grève.
Quant à l’élection du président de la chambre de commerce et d’industrie du Mali, ils ont plaidé pour une égalité de voix de vote de tous les commerçants.
« Nous voulons que le commerçant détaillant, l’importateur et l’exportation de marchandises aient la même voix pour élire le président de la CICM. Nous voulons une personne, une voix. C’était cela la règle qui a changé en 2013», a plaidé M. MAIGA. Sans la prise en compte de ces aspects au prochain renouvellement du bureau, il affirme que les commerçants détaillants se réservent le droit d’y participer.
« Après nous allons créer aussi notre chambre qui sera chargée de défendre nos droits », a-t-il ajouté.
La vente des bâtiments publics situés au grand marché de Bamako faisaient partie des sujets évoqués.

Par Sikou BAH

Info-matin

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