Depuis la proclamation de l´arrêt de sinistre mémoire de la Cour constitutionnelle inversant certains résultats du second tour des dernières élections législatives proclamés par le ministère de l´Administration territoriale et de la Décentralisation, le président de la République est aux abonnés absents.
Pas de session du Conseil des ministres, pas d’audience télévisée. Laissant ses compatriotes dubitatifs sur son état de santé et donnant libre cours à toutes sortes de rumeurs et spéculations. En effet, malgré les murmures puis les soupirs enfin les cris de désapprobation, de révolte et de frustrations des centaines de milliers des Maliens dénonçant la mauvaise gouvernance sur la Place de l´Indépendance le vendredi 5 juin 2020, malgré l´inquiétude exprimée par les partenaires étrangers et amis du Mali, le président de la République est resté emmuré dans un silence assourdissant. Laissant dire par certains qu’il serait hors du pays par crainte d’une révolte voire d’une révolution devant déboucher sur le renversement de son régime.
L’intervention de son » frère » l’Imam Mahmoud Dicko est pourtant sans ambiguïté : IBK doit se donner le temps et les moyens de redresser la barre en écoutant les griefs de son peuple, d´en discuter sans tabou pour y apporter des solutions avant qu’il ne soit trop tard.
Mais IBK est-il aujourd’hui en mesure d´écouter ce mes sage ? Est-il en mesure de reconnaître les énormes dérapages financiers, sociaux et politiques de sa gouvernance depuis sept ans ?
Est-il capable d’une quelconque autocritique pour ensuite redresser la barre ? Voici des interrogations que ne cessent de se poser le Malien lambda.
La résistance des milliardaires nés sous le régime s’organise et prépare… la succession d’IBK
Aujourd’hui le président de la République est entouré par un cordon de faucons prêts à tout pour conserver le pouvoir en 2023, quand le chef de l’Etat aura bouclé ses dix ans à la tête du pays. Ceux-ci n’ont cure d’aucune notion de destin collectif, d’intérêt national encore moins de bonne gestion des deniers publics. S’étant bougrement enrichis sur le dos du peuple en un laps de temps si court, ces nouveaux parvenus poursuivent inlassablement et en toute impunité le pillage de l’économie nationale et du Trésor public à travers des sociétés écrans dont les comptes bancaires se trouvent dans des pays du Golfe ou dans des paradis fiscaux.
Ces faucons qui, hier encore tiraient par la queue le même diable que la plupart des Maliens, se sont subitement trouvés à la tête de fortunes colossales grâce à l’argent public. Ce sont ces milliardaires créés de toute pièce par le régime qui ont désormais une sérieuse emprise sur le pouvoir d’IBK. Et ce sont eux qui aujourd’hui ont l´oreille du président IBK. Alors que le chef de l’Etat s’inquiète comment il va terminer son mandat, le clan des faucons prépare déjà sa relève à savoir la présidentielle de 2023. Oubliant qu’on est seulement en 2020 et que tout est désormais de l’ordre du possible. Y compris la situation à laquelle nous assistons aujourd’hui avec l’ultimatum du M5-RFP.
Mamadou FOFANA
Source : l’Indépendant