Au moins 88 personnes ont été tuées et 130 blessées en deux semaines d’affrontements entre tribus rivales à Sebha, dans le sud de la Libye, impliquant des partisans du régime déchu de Mouammar Kadhafi, a-t-on appris samedi 25 janvier de source hospitalière.
« Depuis le déclenchement des combats, le 11 janvier, jusqu’à vendredi soir, le nombre des morts a atteint 88 », a déclaré un responsable de l’hôpital de Sebha, Abdallah Ouheida, faisant état de plus de 130 blessés. Il a indiqué que le nombre des victimes pourrait être plus élevé, dans la mesure où des blessés ont été admis dans d’autres établissements hospitaliers de la région.
AFFRONTEMENTS ENTRE TRIBUS RIVALES
Le responsable a fait état d’« affrontements sporadiques » entre groupes armés samedi, sans faire état de victimes. Initialement, les affrontements ont éclaté entre les deux tribus rivales d’Awled Sleiman et les Toubous, avant que des partisans de l’ancien régime ne profitent des violences pour occuper une base militaire dans cette région.
Selon le président du conseil local de la ville, Ayoub Al-Zarrouk, des groupes armés pro-Kadhafi ont repris le contrôle de la base aérienne de Tamenhant, en banlieue, après l’échec d’une première attaque repoussée la semaine dernière par les forces gouvernementales.
Le gouvernement avait alors affirmé que la situation était « sous contrôle » et qu’il avait envoyé des troupes supplémentaires. Contrairement aux affirmations des autorités, ces renforts ne sont pas encore arrivés dans la ville, a déploré M. Zarrouk.
UNE FORCE POUR LE SUD LIBYEN
Vendredi soir, la présidence du Congrès général national (CGN, Parlement), a annoncé la formation d’une force chargée de rétablir l’ordre dans le sud libyen. Le CGN avait décrété la semaine dernière l’état d’urgence, sans que cette décision ne soit suivie de mesures concrètes.
Le Sud libyen est régulièrement le théâtre d’affrontements meurtriers entre les tribus arabes et celle des Toubous. Les combats les plus meurtriers y ont eu lieu en 2012, faisant près de 150 morts, avant la conclusion d’une trêve. Les Toubous, d’origine subsaharienne, vivent à cheval sur la Libye, le Tchad et le Niger, et dénoncent leur marginalisation au sein de la société libyenne.
source : lemonde.fr