Alors que le chef de l’Etat sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, n’a pas encore annoncé ses intentions pour l’élection prévue le 29 juillet, les candidatures se multiplient.
L’ancien premier ministre malien Moussa Mara a annoncé lundi 9 avril à Bamako sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 29 juillet, disant vouloir « mieux gérer le Mali », dans une déclaration à la presse. Un autre ex-ministre d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), Mohamed Ali Bathily, avait annoncé sa candidature une semaine plsu tôt « pour que cesse la mauvaise gouvernance », alors que le président sortant n’a toujours pas dit s’il se représenterait.
« Je remets en cause la gestion de mon pays des cinquante dernières années. Je suis candidat pour mieux gérer le Mali », a déclaré Moussa Mara, premier ministre d’IBK d’avril 2014 à janvier 2015 et ancien maire d’une commune de Bamako. « Je m’engage à déployer toute mon énergie pour restaurer la confiance entre nous, indispensable au rassemblement et à l’unité nationale », disant mettre « au centre » de sa candidature « les problèmes de sécurité qui empêchent le Mali de se développer ». « J’ai un projet pour mon pays. J’ai des solutions pour mon pays. Ensemble, nous allons reconstruire le Mali, le Mali nouveau », a également assuré M. Mara, dont la visite en mai 2014 à Kidal, bastion des ex-rebelles touareg, avait déclenché de très violents affrontements.
« De belles phrases »
Bien que M. Keïta ne se soit pas déclaré, une centaine d’associations de la majorité ont apporté leur soutien à sa candidature le 10 mars. M. Bathily s’est dit la semaine dernière « très déçu » par le président malien, qui fait « de belles phrases », selon lui. « La gouvernance a fini par êtrepatrimoniale, personnalisée, et lorsque vous vous adressez à l’Etat, au lieu de l’Etat, on vous dit de vous adresser à telle personne, à telle famille », avait déploré l’ancien ministre.
Parmi les autres candidats figurent le maire de Sikasso (sud), Kalifa Sanogo, l’ancien ministre et militaire Moussa Sinko Coulibaly, le richissime homme d’affaires Aliou Boubacar Diallo, ainsi que deux hauts fonctionnaires internationaux, Modibo Koné, un ancien de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), et Hamadoun Touré, ex-chef de l’Union internationale des télécommunications (UIT).
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaida. Ces groupes ont été en grande partie chassés par une opération militaire lancée en janvier 2013, à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU (Minusma), régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les djihadistes.
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Le Monde.fr avec AFP •
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