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Au Mali, la visite historique de Soumeylou Boubeye Maïga à Taoudéni suscite l’espoir

Le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga s’est rendu le 11 mars à Taoudéni dans le cadre d’une tournée dans le centre et le nord du Mali. Une première pour un chef de gouvernement dans cette région dont l’opérationnalisation tarde à se concrétiser. Il y a fait de nombreuses annonces concernant des projets de développement.

Taoudéni, dans le nord du Mali, est réputée être sous le contrôle de groupes armés et la base de groupes jihadistes. Cette visite de Soumeylou Boubeye Maïga, la première d’un chef de gouvernement dans la région, représentait donc un défi sécuritaire, d’autant plus que l’armée malienne n’y est traditionnellement pas présente. Un important dispositif a donc été mis en place, avec des hélicoptères, plusieurs pick-up et une forte mobilisation de l’armée malienne et des groupes armés.

La région de Taoudéni a été créée dans le cadre de la réorganisation territoriale du Mali en 2012, sous Amadou Toumani Touré. Un plan qui  prévoyait la création de nouvelles circonscriptions administratives régionales, faisant passer le nombre de régions de 8 à 19, leur mise en place devant se faire progressivement jusqu’en 2017. Mais depuis, seules celles de Ménaka et Taoudéni ont connu un début d’opérationnalisation avec la nomination de leurs gouverneurs en 2016.

Depuis sa nomination, Soumeylou Boubeye Maïga a multiplié les visites dans des zones de tension. « Il a été à Tombouctou, Gao, Ménaka et Kidal. Sa visite à Taoudéni est un message politique fort à l’endroit des ressortissants de cette nouvelle région où tout reste à faire », explique Ibrahim Maïga, chercheur à l’Institut d’études de sécurité (ISS).

Face à l’insécurité, le chef du gouvernement a annoncé la création d’une région militaire à Taoudéni. « Elle va permettre de montrer qu’on a une présence militaire permanente dans la zone. L’armée malienne pourra également se projeter plus facilement dans les localités avoisinantes. L’idée, c’est d’avoir un meilleur contrôle de cette région qui est l’une des plus vastes du pays », analyse le chercheur.

Désenclavement

Au cours de sa visite à Doueya, accompagné de plusieurs ministres, Soumeylou Boubeye Maïga a annoncé des projets pour désenclaver la région, grâce à l’installation d’antennes relais par les opérateurs téléphoniques et la construction d’une route entre Taoudéni et Tombouctou. Il a également évoqué la réalisation de forages et l’organisation de formations professionnelles – sans donner de dates ni de budget.

La veille, le 10 mars, à Sofara, dans le cercle de Djenné, le Premier ministre avait procédé à la pose de la première pierre d’une centrale hybride d’un coût de 551 millions de francs CFA (840 000 euros) . « Elle permettra d’alimenter en électricité les 30 villages de la commune rurale de Fakala et 10 villages limitrophes. L’accès à l’énergie est une priorité du programme présidentiel d’urgence sociale initié par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta » a-t-il détaillé dans un communiqué.

La ville de Konna, dans la région de Mopti, bénéficiera quant à elle, selon le Premier ministre, de travaux de réhabilitation du port de pêche. Un projet d’1,238 millions de FCFA, financé par un don de la Banque mondiale.

Dialogue politique

Dans un contexte de tension politique, y compris au sein du camp présidentiel, cette tournée est « une façon de gagner des points et de s’éloigner un peu du brouhaha politique bamakois », estime Ibrahim Maïga.

Le 10 février, des leaders religieux musulmans ont dénoncé la mauvaise gouvernance et demandé la démission du Premier ministre. Ce jour-là, plus de 60 000 fidèles ont répondu à l’appel de Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique du Mali, et de Bouyé Haïdara, le chérif de Nioro. Ces derniers ont notamment dénoncé la corruption, l’insécurité et éloignement des élites de la population.

Quant à la classe politique divisée au sortir de la présidentielle de 2018, des prémisses d’une décrispation se font sentir. Soumaïla Cissé, le chef de file de l’opposition, et le président se sont rencontrés à plusieurs reprises pour échanger sur les difficultés du pays. Alors que le Mali se lance cette année dans un important chantier de réformes politiques, certains analystes évoquent l’éventualité de la mise en place d’un gouvernement ouvert, qui pourrait être dirigé par Soumaïla Cissé.

 

Source: jeuneafrique

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