Au Mali, les arrestations extrajudiciaires se poursuivent. La dernière en date a visé, le 14 mars dernier, Badra Aliou Sacko, un acteur de la société civile qui avait été dernièrement désigné à la tête du mouvement Touche pas à mon argent.
Cette plateforme citoyenne s’oppose à la récente augmentation des taxes sur les frais de télécommunications. Badra Aliou Sacko a été enlevé par des hommes armés non identifiés et ses proches se disent sans nouvelles de lui.
Appels à respecter les lois au Mali
Nombre de politiques disent leur indignation, à l’image deMahamane Mariko, qui avait lui-même été enlevé le 30 octobre 2024 par des hommes armés portant des cagoules. Le président du parti Craj Faso Nieta avait alors été jeté dans un véhicule banalisé pour une destination inconnue.
Il était réapparu quelques heures plus tard, après une grande campagne de mobilisation appelant à sa libération sur les réseaux sociaux.
L’ancien leader estudiantin estime que « nous devons construire une République où le citoyen, quel que soit son rang, quels que soient ses agissements, doit se retrouver face à la justice par rapport à ses manquements. Seule la justice doit être indépendante et libre pour connaitre les manquements au respect scrupuleux des lois de la République. Tout acte qui se fait en dehors de cela, n’est ni plus ni moins qu’un acte terroriste. Cela doit être condamné par tous les citoyens et à quelque niveau que ce soit ».
La mise en place des nouvelles taxes sur les frais de téléphonie et du paiement mobile a provoqué une véritable onde de choc chez une grande partie de la population malienne qui souffre déjà des coupures d’électricité et de la cherté de la vie.
Pas encore de réactions des autorités maliennes
Des voix s’élèvent donc pour l’ouverture d’une enquête, mais aussi pour la libération sans délai et sans conditions de Badra Aliou Sacko.
Selon Moctar Sy, du mouvement Génération engagée, la préservation des libertés fondamentales n’a pas de prix. Pour lui, « cette situation doit nous préoccuper. Elle s’ajoute à d’autres formes irrégulières de privation de libertés que nous devons tous condamner. Parce que de tels comportements ont pour moi un impact négatif sur la dynamique de paix tant recherchée dans notre pays. J’exprime toute ma solidarité à sa famille et j’invite une fois de plus les autorités compétentes à agir pour la libération de M.Sacko ainsi que des autres personnalités détenues du fait de leurs opinions ».
Au moment de publier cet article, il n’y avait pas eu de réactions du côté du gouvernement de transition ou de précisions sur la prétention des hypothétiques ravisseurs.
Source: DW