Pour le moment, aucune réaction de la part des partis politiques et associations qui depuis le 26 mars dernier, qui marque la fin de la transition à leur entendement, avaient entamé une série d’actions pour exiger des autorités de la transition le retour à l’ordre constitutionnel via un mécanisme inclusif du processus qui doit conduire à l’organisation de l’élection présidentielle.
La semaine de ce 26 mars, le débat était houleux. Des acteurs du mouvement démocratique ont manifesté leur colère pour avoir été empêché par les autorités de mener des actions, comme ils ont l’habitude de le faire, car cette date marque la fin du régime dictatorial du général Moussa Traoré et annonce le début de l’ère démocratique dont les avantages au bénéfice du peuple sont garantis par la constitution adoptée pendant la transition de 91. Certains vont plus loin dans leur dénonciation. Ils pensent que la transition actuelle au-delà des actes de musèlement, de rétrécissement des libertés démocratiques, veut déchirer des pages glorieuses de la lutte héroïque qui a conduit à la démocratie.
Dans leur argumentaire sans détour, l’actuel premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga est pris à partie. Considéré comme héritier de Moussa Traoré, les détracteurs de la transition, sous l’identité d’acteurs de la démocratie, estiment que CKM veut prendre sa revanche sur la démocratie car n’ayant pas du tout digéré la chute de son mentor.
Cette décision historique des autorités de la transition frappe, sans exception, tous les partis politiques y compris celui de Choguel, le MPR et ses alliés. Alors devrait-t-il cautionner une telle action jusqu’à apposer sa signature sur le décret qui entérine l’acte pris en conseil des ministres ? c’est là où certains politiques pensent qu’il a trahi ses pairs politiques pour ses seuls intérêts. A les en croire, l’ascension de CKM dans toutes les sphères de l’Etat est dû aux acquis de la démocratie et tout ce qu’il a bénéficié ces 30 dernières années dans sa carrière est le fruit du sacrifice des martyrs de 91. Donc son attitude actuelle est considérée comme de la haute trahison.
L’autre paradigme qu’il faut inclure dans les grilles de lecture, c’est que les partis politiques sont vomis par l’écrasante majorité du peuple malien. Le sondage n’est pas scientifique, mais s’en tenir aux positions des maliens sur les réseaux sociaux et dans les milieux de causerie, on constate la triste réalité. D’où cette décision de suspension est jugée salutaire par une bonne partie du peuple qui pense que les politiques sont les principales causes de tous les maux que le Mali traverse de nos jours.
C’est cette raison qui fait le soubassement des militaires au pouvoir qui depuis leur arrivée ont pris des décisions hautement saluées par des citoyens. A savoir, mettre hors du Mali la France et les Nations Unies représentées respectivement par Barkhane et la Minusma mais également par des ONG dont la présence sur le sol malien a été jugée douteuse du fait qu’elles seraient considérées comme des bras financiers aux groupes terroristes.
Après cette ultime étape, comme sollicité depuis des années par des organisation de la société civile, les autorités de la transition ont pris comme partenaire stratégique la Russie afin d’aider les forces de défense et de sécurité du Mali à arriver à bout dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Ce vent de souveraineté qui souffle depuis quelques temps au Mali, malgré des difficultés d’ordre social mais aussi sécuritaire, semble être une étape satisfaisante qu’il faut soutenir et consolider pour des Maliens. Ceux-ci pensent que le temps est critique. A cet effet, le débat de la forme du régime ne doit pas être à l’ordre du jour.
La Rédaction
Source: Le Pays