Ce lundi 7 avril 2025, au Centre International de Conférences de Bamako (CICB), le Général Malick Diaw, président du Conseil National de Transition (CNT), a livré un discours incisif et sans détour à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la session ordinaire d’avril. Devant un parterre de responsables politiques, d’autorités de la transition et de représentants de la société civile, le Général a tenu à remettre les pendules à l’heure, lançant des piques aiguisées à une partie de la classe politique malienne qu’il juge déconnectée des réalités et prisonnière de ses propres intérêts.
Entre convictions fermes et vérités crues : un discours musclé
Bamada.net-C’est dans une atmosphère solennelle que le Général Diaw a planté le décor de son intervention. Dans un langage franc, sans filtre, il a fustigé les dérives de certains acteurs politiques qui, selon lui, font montre d’un courage de façade, mais manquent cruellement de geste politique véritable. Pour lui, « le service du Mali ne peut se limiter à des slogans ou à une posture partisane », dénonçant ceux qui se servent du pays au lieu de le servir.
« Rien ne saurait nous faire changer de convictions. La refondation du Mali se fera avec le peuple, non contre lui et encore moins sous la dictée d’intérêts égoïstes », a-t-il martelé.
Il a aussi critiqué l’attitude de certains leaders nostalgiques d’un ordre ancien, les accusant de myopie politique et de manipulations délibérées via les réseaux sociaux, au lieu de contribuer honnêtement au débat démocratique.
Une démocratie à reconstruire, pas à caricaturer
Le discours du Président du CNT n’a pas épargné les faux démocrates, ceux qu’il qualifie de « pseudo-champions de la transparence », prompts à contester les réformes sans jamais proposer d’alternative viable. Il a rappelé que la démocratie ne peut s’accommoder de pratiques électorales bâclées, de processus surfacturés ou de promesses creuses.
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En ce sens, la loi d’habilitation n°2024-038 du 27 décembre 2024, adoptée par le CNT, s’inscrit dans une volonté claire de redonner sens et rigueur à la gouvernance. Le Général Diaw a déploré que certains leaders politiques se livrent à des interprétations fallacieuses de cette loi pour semer la confusion, alors qu’elle vise essentiellement à encadrer les actions gouvernementales dans une logique de refondation nationale.
Des taxes impopulaires mais efficaces : l’exemple de la téléphonie mobile
Parmi les sujets abordés, les nouvelles taxes sur les services de téléphonie mobile et de mobile money ont occupé une place importante dans l’allocution du Général. Si ces prélèvements ont suscité une vive polémique lors de leur instauration, les résultats commencent à se faire sentir.
« Ces taxes ne sont pas des mesures punitives, comme le prétendent certains nostalgiques de l’assistanat. Elles ont permis d’améliorer la fourniture d’électricité, un bien vital pour nos populations », a-t-il affirmé, en saluant la résilience et le patriotisme des citoyens maliens.
Cette mesure, selon lui, illustre le choix courageux des autorités de transition : faire face aux défis structurels avec des solutions locales, au lieu de se reposer indéfiniment sur l’aide extérieure.
Le peuple comme boussole, l’autonomie comme horizon
Le fil conducteur du discours du Général Malick Diaw est clair : le Mali ne se construira que par les Maliens et pour les Maliens. Il a insisté sur le fait que le peuple reste au cœur de toutes les décisions de la transition. Dans cette logique, il a renouvelé l’engagement du CNT à accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre des réformes, mais aussi à garantir la transparence des processus électoraux à venir, afin d’assurer une transition crédible et légitime.
« Nous ne sommes plus à l’ère de la charité. Nous sommes des hommes libres, dignes, fiers d’assumer notre destin. Le Mali d’aujourd’hui se tient debout. Il regarde l’avenir avec espoir et courage », a-t-il conclu.
Une session cruciale pour le futur du Mali
La session d’avril 2025 ne sera pas anodine. Elle examinera des textes législatifs fondamentaux, dont la loi de finances rectificative, les projets de réforme administrative, et surtout les dispositions électorales destinées à baliser le chemin vers les scrutins attendus. Dans un contexte politique tendu, cette session est appelée à jouer un rôle déterminant dans la poursuite de la refondation.
Conclusion : entre discours de vérité et appel à la responsabilité
Par ce discours sans langue de bois, le Général Malick Diaw a voulu envoyer un signal fort : la transition n’est ni un jeu politique ni une parenthèse vide. Elle est un moment historique, une occasion de rupture et de reconstruction que nul ne doit saboter par calculs personnels.
Mali : Le Général Malick Diaw sermonne la classe politique lors de l’ouverture de la session ordinaire d’avril 2025
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net