Le centre Ravec de Korifina sert de lieu d’inscription pour les nouveaux bacheliers pour l’obtention des bourses. Là-bas, ils sont traités comme des animaux en pâturage.
Pour l’obtention de la bourse entière, à savoir une modique somme de 26.250 francs CFA d’ailleurs jamais payés au moment opportun, les étudiants maliens doivent faire la queue sous le soleil devant le centre de RAVEC sis à Korofina, en commune I du district de Bamako, de l’aube jusqu’au coucher du soleil. Il convient de noter que ses allocations destinées aux étudiants ne couvrent même pas le quart de leurs frais en tant qu’universitaires à cause des conditions de vie de l’étudiant malien.
Pour pouvoir déposer leurs dossiers, certains viennent passer la nuit devant le centre en bravant tous les dangers dont d’insécurité qui sévit dans ce pays et d’autres peuvent y passer quatre à cinq journées sans pouvoir déposer leur dossier. Ils sont trainés à longueur de journées pour la délivrance d’une fiche Ravec faite en 2009, alors que la plupart de ces étudiants avaient moins de 10 ans. Il nous est aussi parvenu que les dossiers comportant des erreurs sur la fiche Ravec, ont été rejetés et ne bénéficieront plus de la bourse.
Pour qui connait le nombre d’étudiants désireux obtenir ces allocations, le Ministère de l’Enseignement supérieur, à travers le Centre National des Œuvres Universitaires (CNOU) n’a ouvert que ce seul centre sur toute l’étendue du territoire. Vu le traitement réservé aux étudiants, on comprend aisément la volonté des autorités à maintenir l’étudiant malien dans un état de précarité. Ce qui laisse clairement apparaitre le sort qui les attend à la sortie de ces soi-disant facultés dont la qualité des études se dégradent de jour en jour.
L’obtention de cette bourse ne doit être soumise à aucune condition sachant bien dans quelles conditions vivent ces étudiants dans la capitale malienne. Ces méthodes sont d’une autre époque, il convient de le signaler et inviter les responsables à trouver une solution à cette indifférence car les étudiants maliens méritent le minimum de considération de la part de nos autorités.
Ce traitement dégradant et humiliant que subissent les étudiants est un signe de négligence et l’étudiant malien passe pour la risée devant ses camarades de la sous-région. Cette indifférence des autorités devant la souffrance des étudiants au centre Ravec indigne les populations, si bien que la mère d’un étudiant déclare être très déçue du comportement de nos autorités envers leurs enfants et invite les étudiants à prendre en main leur destin car, dans ces conditions, les étudiants seront formés pour le chômage. C’est quand même déplorable de voir à quel point on traite le soi-disant avenir de la nation.
Tiémoko KONE, stagiaire
Source: Le Pays