Soixante-douze heures après l’attaque terroriste meurtrière à Grand Bassan, en Côte d’Ivoire, le Premier ministre, Modibo KEITA, à la tête d’une forte délégation nationale, s’est rendu hier, dans l’après-midi, à Abidjan, où il présentera aux autorités ivoiriennes la compassion et la solidarité de tout le Mali.
Hier, dans l’après-midi, le Premier ministre, Modibo KEITA, s’est envolé pour Abidjan. Soixante-douze heures après le drame qu’a connu la Côte d’ Ivoire, avec cette terrible attaque terroriste qui a frappé Grand-Bassam, le chef du gouvernement du Mali, accompagné d’une forte délégation nationale, comprenant plus spécialement les membres de son cabinet, s’y rend pour présenter solennellement aux autorités ivoiriennes et à toute la Côte d’Ivoire la grande compassion du Mali, suite à la tragédie survenue.
Ce voyage du PM Modibo KEITA à Abidjan se déroule dès le lendemain de la signature par le Président IBK du livre de condoléances, ouvert, en cette douloureuse occasion. C’était à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Bamako, en présence du chef du Gouvernement et de nombreux ministres de la République. Pour les faits, le Président IBK a exprimé la compassion de tout le Mali aux familles des victimes, aux autorités et aux citoyens ivoiriens avant de condamner cet acte odieux et criminel, perpétré par des hommes sans foi, ni loi.
En se rendant en Côte d’Ivoire, en cette douloureuse occasion, où un pays frère et ami vient d’être la cible d’une attaque lâche et barbare des terroristes, le Premier ministre, Modibo KEITA, au-delà du caractère exceptionnel des relations diplomatiques entre les deux pays, apporte ainsi un signal fort dans le sens de la mutualisation de nos forces pour arriver à bout de ce péril qui ne connaît plus de frontières aujourd’hui. Ce n’est pas par hasard que ces terroristes, avides de sang et de morts, ont ciblé Grand-Bassam, cette ville touristique et historique de la Côte d’Ivoire, symbole de l’émergence économique de tout un pays.
Si après les raids meurtriers des terroristes sur plusieurs sites fréquentés par les Occidentaux, à Ouagadougou, dans la capitale burkinabé, c’est aujourd’hui Grand-Bassam qui est la cible de ces terroristes sans foi, ni loi, c’est bien parce qu’ils sont dans la logique de créer la peur au sein des populations des pays respectifs, pris entres les tenailles de la guerre asymétrique qui ne vise qu’à détruire l’humanité. D’où la nécessité, pour les pays de la sous-région, d’unir leurs forces, leurs instruments nationaux de lutte contre le fléau du terrorisme et leurs réseaux de renseignements afin de donner une réponse ferme et d’envergure à cette menace qui prend aujourd’hui des proportions plus dangereuses sur la sécurité des populations et l’épanouissement économique de nos pays.
Une chose est sûre : cette visite du PM à Abidjan intervient en ce moment stratégique, où l’Union africaine est disposée à intervenir, par ses propres moyens, en mettant une force militaire africaine sur pied au Mali et qui sera dotée de capacités militaires et opérationnelles pour assurer la sécurité et la protection des populations maliennes. D’ailleurs, apprend-on de sources crédibles, avant la mise en place de cette force africaine de frappe contre les terroristes, dans la perspective de compenser les faiblesses sécuritaires de la mission onusienne, une mission d’évaluation se rendra à Bamako pour se faire une idée juste des besoins en matière de sécurité. Au plan africain, si la stratégie consiste à renforcer l’action des forces militaires étrangères, notamment la Minusma, de plus en plus vulnérable sur le terrain, il est donc certain que l’approche sous régionale soit mieux préservée pour la mutualisation des efforts, en matière sécuritaire.
Au-delà de l’émotion de la tragédie, le PM, Modibo KEITA, au cours de ses entretiens avec les autorités ivoiriennes, pourrait-il aborder ces aspects sécuritaires plus sensibles, liés à la nécessité pour les États d’unir leurs forces contre le péril terroriste ? Il y a lieu d’espérer.
PAR SEKOUBA SAMAKE
Source: info-matin