Une banque de Kidal, dans le nord-est du Mali, a été la cible d’un attentat à la voiture piégée ce samedi matin. Au moins deux soldats sénégalais de la force de l’ONU au Mali (Minusma) ont été tués et plusieurs Casques bleus et soldats maliens ont également été blessés.
«Pour le momentnous comptons au moins deux morts et plusieurs blessés parmi les troupes africaines de la Minusma», a confirmé une source de la force de l’ONU depuis Gao, la grande ville du nord du Mali située à 300 km au sud de Kidal. «Il y a également des blessés parmi les militaires maliens».
L’attentat à la voiture piégée avait été confirmé peu auparavant par un responsable du gouvernorat de Kidal, précisant que «tôt ce matin, un véhicule piégé s’est jeté sur la Banque malienne de solidarité (BMS), tuant le kamikaze.» Cette source indiquait qu’il y avait «des victimes» parmi les soldats maliens et africains qui gardaient la banque. Ce responsable a également déclaré avoir vu «un corps brûler», sans pouvoir dire s’il s’agissait de celui du kamikaze ou d’un soldat.
Une épaisse fumée, un véhicule en flammes
Selon une source militaire de la Minusma, «le kamikaze est venu par l’Est de la ville, il a tout de suite foncé sur la banque, avant d’exploser». «Il y a eu un très grand bruit, les battants de certaines maisons situées à plus de 500 mètres de la banque ont été emportés par l’explosion», a ajouté cette source. «C’est un attentat bien préparé», a-t-elle dit.
Sur Twitter, des internautes ont diffusé plusieurs photographies de l’attentat, où l’on distingue une épaisse fumée aux abords de la Banque malienne de solidarité et un véhicule qui semble en flammes.Une attaque à la veille du second tour des législatives
A Paris, le ministre des Affaires Laurent Fabius a condamné «cet acte lâche qui intervient à la veille du second tour des élections législatives au Mali». Le scrutin doit sceller le retour à l’ordre constitutionnel au Mali, où un coup d’Etat, en mars 2012, avait précipité la chute du Nord aux mains de groupes jihadistes. Il se produit aussi au moment où l’armée française, qui intervient au Mali depuis presque un an pour chasser ces groupes, mène depuis plusieurs jours une opération anti-jihadistes au nord de Tombouctou, dans le nord-ouest du pays.
Cette opération, qu’à Paris l’armée ne souhaite pas commenter sans la démentir, est une «très grosse opération militaire, la plus grosse dans la région de Tombouctou depuis la reprise des principales villes du Nord par les forces alliées» au début de l’année, selon une source africaine à Tombouctou. Au moins une vingtaine d’hélicoptères français et des véhicules au sol participent à cette opération visant Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a précisé une source militaire malienne.
La ville de Kidal, fief de la communauté touareg et de sa rébellion du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), est censée être contrôlée par les forces de l’ONU, les soldats français de l’opération Serval et les Maliens. Mais des éléments de nombreux groupes armés continuent à y circuler en toute impunité, dont ceux d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a revendiqué l’enlèvement et le meurtre, le 2 novembre, de deux journalistes français.
LeParisien.fr