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Atteinte à la liberté syndicale, abus contre les travailleurs: le SYNABEF menace de grever

Le Syndicat National des Banques, Assurances, Établissements Financiers (SYNABEF) menace d’aller en grève pour exiger la libération de ses membres détenus, selon lui, illégalement et la réintégration de ceux qui ont été chassés injustement de leur travail. C’était à la faveur de son Assemblée générale extraordinaire tenue le mercredi 24 mai à la Bourse du Travail.

Ils étaient des centaines de membres et militants du SYNABEF à cette rencontre, 4e du genre depuis sa création et élargie à l’ensemble des travailleurs des Banques, des Assurances, des microfinances, des Entreprises pétrolières (GPP et GMPP), des Industries pharmaceutiques, de PMU-Mali et du Commerce.
À l’image d’un meeting d’information, le secrétaire général du SYNABEF, Hamadoun BAH, a entretenu son auditoire sur des affaires préoccupantes pour le SYNABEF dans lesquelles des travailleurs et des membres du syndicat ont été injustement arrêtés ou licenciés en s’appuyant notamment sur plusieurs dossiers de la CAECE JIGUISEME, du dépôt de SANKE, de BEREBEN.
Dans chacune de ces affaires, il établit des violations très graves qui ont trait soit à la liberté syndicale soit à la violation des droits des travailleurs. Des faits qui sont inadmissibles en tant que syndicat, en tant que travailleur et/ou même en tant que Malien tout simplement, a indiqué le responsable syndical du SYNABEF.
Plus en détail, il a déploré que dans l’affaire de la CAECE JIGUISEME, des travailleurs soient en maille à partir avec la justice pour avoir remis un sac contenant de l’argent ‘’avec facilité’’ à des personnes qui les pointaient des armes lors d’un braquage.
Quant à la situation du dépôt de SANKE, le SYNABEF accuse son promoteur, SAN Zou, de licenciement injuste parce que ne voulant pas de syndicalisme dans son entreprise. À cet effet, a précisé Hamadoun BAH, il a remercié en l’occurrence le Secrétaire général adjoint et la trésorière générale pour une soi-disant faute qui n’en est pas une et avec la complicité du Directeur régional de Koulikoro.
« Le coup de massue a été l’emprisonnement du reste des membres du bureau. La raison, tenez-vous bien, c’est pour avoir observé le piquet de grève sans violence », a expliqué M. BAH, ajoutant que les deux individus licenciés capitalisent plus de 19 ans de travail sans aucune assurance et protection sociale.
Au sein de cette entreprise créée par le richissime malien, certains y travaillent depuis plus de 20 ans avec un salaire invariable de 80.000 FCFA net en violation toujours de la Loi, a-t-il confessé.
Pour lui, emprisonner des syndicalistes pour des faits de grèves est inadmissible et révolu.
« Cela relève d’une autre époque. C’est pourquoi nous exigeons la libération de nos camarades et leur retour immédiat à leur travail ainsi que ceux licenciés injustement. Nul n’est au-dessus de la Loi fut il milliardaire. Cette affaire n’est pas seulement celle du SYNABEF, mais celle de tous les travailleurs dans le monde », a-t-il déclaré.
Concernant, l’affaire emblématique et rocambolesque de BEREBEN, il s’agit, explique Hamadoun BAH, d’une microfinance qui s’est inscrite dans l’adversité et dans l’inimitié depuis l’installation du bureau du comité syndical.
« Voilà une microfinance qui emploie plus d’une quarantaine de personnes, sans contrat de travail, sans inscription à l’INPS, sans inscription à l’AMO et qui licencie tous les syndicalistes contre l’avis de l’Inspection du travail et qui croie avoir raison », a-t-il déploré.
Pour les travailleurs de cette structure, le leader syndical demande le retour immédiat et sans condition des individus violentés injustement depuis plusieurs mois.

« Il y a des choses que l’on peut taire au nom de l’apaisement du climat social. Mais des faits gravissimes qui relèvent de l’emprisonnement des syndicalistes ou d’autres abus graves ne sauraient être tolérés ni par le SYNABEF ni par aucun syndicaliste », a déclaré le responsable syndical.
À cet effet, il met en garde que si les situations de violence et de délits d’entraves graves à la liberté syndicale ne sont pas gérées, elles pourraient aboutir au dépôt de préavis de grève de tous les syndicats du Mali.
« S’il y a un préavis demain du SYANBEF, que l’opinion tienne pour responsable nos autorités et les dirigeants de nos établissements qui se sont inscrits dans l’adversité et dans l’inimitié au syndicalisme », fulmine-t-il.
Lors de ladite assemblée générale, le bureau syndical a bénéficié du soutien de la base d’enclencher le processus de dépôt de préavis de grève jusqu’à la libération des individus détenus illégalement et injustement et jusqu’à la réintégration de ceux qui ont été chassés injustement de leur travail.

PAR SIKOU BAH

Info Matin

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