Le Think Thank Fondapol vient de publier une étude alarmante sur les attentats terroristes de 1979 à 2019. Un travail intellectuel inédit qui permet de mettre en lumière le nombre d’attentats commis par des groupes terroristes qui se réclament du salafisme jihadiste et du chiisme ; ainsi que les morts que leurs actions ont occasionnés.
De la lecture de cette étude, Il apparaît qu’entre 1979 à 2019, 33 796 attentats terroristes ont été commis dans 81 pays, pour 167 096 morts.
De 1979 à 2000, le nombre d’attentats enregistré est chiffré à 2 190, occasionnant 6 818 morts.
Fondapol révèle qu’entre 2001 et 2012, les attentats terroristes ont triplé, puisqu’ils sont passés à 8 264, entraînant en conséquence une augmentation des victimes qui sont de l’ordre de 38 186.
Entre 2013 et 2019, les chiffres rendus par la Fondation font état de 23 315 attentats alors que 122 092 morts sont enregistrés.
La majorité (89,2%) des attentats islamistes sont commis dans des pays dit musulmans. « Par voie de conséquence, la plupart des morts provoquées par des attentats islamistes (91,2 %) sont aussi enregistrées dans des pays musulmans », constate le Think Thank européen.
L’État islamique est responsable de la mort de 52 619 personnes et s’adjuge la première place du groupe terroriste le plus meurtrier. Les Talibans ont quant à eux, fait 39 733 morts.
«C’est pendant la guerre civile irakienne, entre 2003 et 2011, que le groupe État islamique émerge puis s’installe. L’organisation est créée en 2006 et par trois fois, son changement de nom accompagne son expansion en dehors de son berceau irakien : elle se nomme d’abord État islamique en Iraq (EII, 2006-2013), puis État islamique en Iraq et au Levant (EIIL, 2013-2014) et, enfin, État islamique (EI, à partir de 2014) », explique l’enquête intitulée « LES ATTENTATS ISLAMISTES DANS LE MONDE 1979-2019 ».
Boko Haram est la troisième organisation la plus meurtrière, selon le rapport qui ne ne dit pas cependant la proportion des attaques de Boko Haram revendiquées par l’État islamique. Le groupe nigérian a prêté allégeance à l’Etat islamique en mars 2015 avant sa division en deux grandes branches depuis août 2016 et dont l’une est reconnue par Daesh.
Al Qaida dont la filiale en Irak a donné naissance à l’Etat islamique, est à l’origine de la mort de 14 680 personnes. Les « Shabab » sont placés 5e pour avoir occis 10 392 personnes. Le Front Al Nosra (2 978 morts), Hezbollah (1 335) et le Hamas (881 morts) ferment le tableau macabre.
25 pays africains touchés, le Nigeria premier de la classe
Plus d’un quart de ces actions terroristes sont commises en Afrique où 25 pays sont touchés, selon l’étude de Fondapol.
Sur le continent africain, le Nigeria occupe la première place avec 2 260 attentats enregistrés pour 18 525 morts, soit une moyenne de 8 morts par attaque. Premier pays africain et quatrième au monde, le Nigeria doit ce rang aux actions du groupe Boko Haram qui y a perpétré en 2009 et 2019, 2 260 attaques.
Selon l’étude, ces attaques ont principalement ciblé des civils (46,3%) qui devancent les militaires (14,1%) suivis de la police (10,4%). Les institutions religieuses (6,7%) viennent en quatrième position.
L’État de Borno, dans le nord-est est le plus touché avec 1 464 attaques. Yobé enregistre 240 attentats terroristes tandis que Adamawa en recense 168. Kano et Plateau ferment la marche avec respectivement 106 et 32 attaques. Les attentats revêtent des formes différentes. D’après l’étude de Fondapol, elles vont de l’attaque armée (46,5%) à l’assassinat (2,8%), en passant par l’utilisation d’engins explosifs (33,6) ou des prises d’otage (7,6%).
La percée inquiétante du Burkina Faso
Le Mali est classé 6e en Afrique en raison des 1 180 actions terroristes qui ont fait 316 victimes alors que le Burkina Faso où le terrorisme islamiste est très récent, pointe à la 9e place en présentant un bilan macabre de 446 morts causés par 82 attaques.
Le pays des hommes intègres est devancé par le Niger qui, à ce jour, déplore la commission de 122 attentats ayant entraîné la mort de 1 432 personnes.
Pour arriver à ce résultat, Fondapol renseigne avoir utilisé trois types de sources : le recueil d’informations sur les attentats depuis 1979 via les moteurs de recherche, le croisement des bases de données existantes et les recherches académiques.
Source: dakaractu