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Attaques kamikazes : Le baroud d’honneur d’une Katiba cernée de tous les côtés

Tôt (vers 5h) vendredi dernier (22 juillet 2022), les Forces armées maliennes (FAMa) ont vigoureusement repoussé une attaque terroriste contre la caserne de Kati attaquée par 2 véhicules piégés bourrés d’explosifs. Le bilan est de 7 assaillants tués et 8 arrêtés. L’armée déplore un mort et six blessés, dont un civil. Une attaque qui survient aux lendemains d’attaques complexes et simultanées à travers le pays. Acculés par les FAMa, les Groupes armés terroristes (GAT) sont aux abois et tentent des actions désespérées pour sauver leur peau.

 

Des terroristes de la Katiba Macina ont tenté des actions kamikazes avec 2 véhicules piégés bourrés d’explosifs contre une installation de la Direction du matériel, des hydrocarbures et des transports des Armées (DMHTA) à Kati. N’ayant pas bénéficié de l’effet de surprise, ils ont été déroutés par la foudroyante riposte des Forces armées maliennes (FAMa) qui ont perdu un élément contre 7 terroristes tués et 8 arrêtés.

La veille, jeudi dernier (21 juillet 2022), 3 soldats et 7 terroristes ont été tués dans des attaques complexes dans le centre et l’ouest du Mali. Ces attaques presque simultanées ont visé les FAMa à Douentza, Koro, Thy (Sévaré), Bapho, Ségou et Kolokani faisant également 18 blessés dans les rangs de l’armée.

Des attaques qui interviennent quelques jours après celle perpétrée le 15 juillet dernier contre le poste de contrôle de Zantiguila (à environ 50 km de Bamako) qui a fait six morts (2 gendarmes, 1 policier et trois civils). Les GAT se rapprochent-ils alors dangereusement de la capitale ? Pas de doute pour les oiseaux de mauvaise augure qui ne cessent de publier sur les réseaux sociaux que des terroristes lourdement armés sont en route pour Bamako. Géographiquement, ces attaques sont très proches du district. Sauf qu’il faut aussi savoir qu’aucune capitale du monde n’est à l’abri d’une attaque terroriste.

Il n’y a pas de doute que l’attaque de vendredi dernier a pour objectif la déstabilisation de la première Institution de l’État, en l’occurrence le Colonel Assimi Goïta qui loge d’ailleurs à Kati. Tout comme son ministre de la Défense et des Anciens combattants. Elle visait aussi à saper le moral des troupes. En effet, si les terroristes avaient réussi leur coup, cela aurait pu marquer psychologiquement les FAMa puisque Kati est connue comme le fief de l’Armée malienne.

Mais, pour certains observateurs le message est clair : les GAT veulent convaincre les Maliens que, malgré la montée en puissance de l’armée, ils peuvent attaquer là où ils veulent et quand ils veulent ! Sauf que la méthode de plus en plus utilisée est celle des organisations criminelles aux abois car acculées dans leurs derniers retranchements et incapables d’agir sur leur terrain de prédilection.

En effet, le recours aux opérations kamikazes, un mode opératoire désespéré, démontre à suffisance que la Katiba du Macina est cernée et aux abois. Comme nous le confiait un confrère spécialisé en questions de sécurité et de défense, «les GAT sont aux abois sur le terrain. Ils essaient maintenant d’exister par des attentats de ce genre. Leur stratégie maintenant c’est l’évitement».

Des actions désespérées pour se maintenir en vie

Il y a peu de doute sur le fait que les récentes attaques sont des «tentatives désespérées des terroristes de la Katiba Macina» pour se maintenir en vie. La preuve est que peu d’obus tirés par les GAT ces derniers jours ont atteint leurs cibles. Et la cible de l’attaque de Kati (Direction du matériel, des hydrocarbures et des transports des Armées/DMHTA) semble indiquer aussi que cette Katiba affiliée au GSIM d’Iyad Ag Ghali doit être confrontée à des difficultés logistiques et financières. Elle a tenté cette attaque aussi audacieuse et périlleuse pour atteindre l’armée au cœur en lui coupant son cordon d’approvisionnement.

Il est vrai que les FAMa  ont jusque-là brillé par leur promptitude dans la réaction et surtout par la puissance de feu de leur riposte. Néanmoins, il faut redoubler de vigilance parce que les GAT sont aujourd’hui prêts à tout pour ne pas être totalement exterminés. Nous pensons qu’il faut alors réactiver l’Etat d’urgence et surtout interdire la circulation entre les villes durant la nuit (entre 20h et 6h du matin par exemple). Sauf bien entendu pour les Forces armées et les cas d’urgence (évacuation sanitaire d’urgence…). Il faut également surveiller les ouvrages stratégiques comme les ponts, les barrages, les centrales électriques…

Tout comme il est urgent de revoir tout le dispositif sécuritaire autour de la capitale en réorganisant les services de renseignements en fonction de la menace. Sans compter que les populations doivent aussi pleinement jouer leur rôle dans le renseignement afin de permettre aux Forces de défense et de sécurité (FDS) d’anticiper sur les attaques.

Moussa Bolly

Source : Le Matin

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