Les attaques intercommunautaires entre les Arabes et les touaregs du MNLA suscitent désormais de vives inquiétudes car les premiers veulent se venger des crimes dont ils furent victimes dans un passé récent alors que les seconds veulent profiter du soutien des frappes françaises pour étendre leur domination. Et à Kidal, on assiste actuellement au début d’une guerre de clans au sein du MNLA profondément divisé par les viols et les vols perpétrés la semaine dernière par des combattants touaregs contre des arabes .
Ils sont de plus nombreux les Maliens qui commencent à regarder avec un mauvais œil l’élan de libération des régions nord du pays, enclenché depuis le mois de janvier par l’armée malienne appuyée les troupes françaises. Bien que multiples, les raisons invoquées çà et là ont un point commun : le statut particulier ou l’impunité accordée au MNLA.
Pourquoi cet élément précurseur de l’occupation illicite du Nord se la coule douce alors qu’il fut et demeure la cause principale du malheur de tout un peuple, se demande-t-on. Comme si le bout du tunnel n’est pas pour demain, ce groupe continue arrogance à narguer le Mali, le premier médiateur désigné par la Cédéao pour la résolution de la crise malienne, le président burkinabé.
Blaise Compaoré n’est pas le seul à avaler les couleuvres capricieuses de » bébé gâtés du Nord », la France et d’autres partenaires de premiers plans du Mali sont aussi floués. Ne parvenant pas à réaliser les dangers et conséquences de cirque des irrédentistes touareg, nos amis nous appellent à ingurgiter la potion venimeuse du MNLA : la négociation.
Les récents évènements d’In Khalil en attestent éloquemment la dangerosité des propositions de sortie de crise faites par la France et les USA et d’autres. C’est-à-dire celle de se mettre autour d’une table avec des groupes armés qui ont et qui continuent à flirter avec les pires ennemis d’un monde en développement : les terroristes.
Le danger d’une guerre intercommunautaire
Il y a une dizaine de jours, comme une camisole de force, le MNLA a organisé dans la ville de Kidal une marche pour réclamer l’autonomie de cette région.
Les commerçants arabes qui avaient refusé de porter la camisole de force ont été littéralement pris pour cibles d’actes de vandalismes. Les garages et boutiques de ces commerçants arabes ont été saccagés par les éléments du MNLA qui sont allées aussi dans les campements environnants d’In Khalil pour perpétrer à des viols.
C’est ainsi que trois femmes ont été victimes de viols collectifs : les victimes (deux de la fraction Touabir et une femme Oulad Ghannam). En réaction à cette provocation, les Arabes de la localité regroupés ont regroupé les jeunes arabes pour former un groupe d’auto-défense dénommé MAA. Ce groupe ne compte pas continuer à subir les attaques et autres humiliations des sans foi ni loi du MNLA et a décidé le lundi 24 février dernier, de détruire une colonne de 6 véhicules du MNLA dont 30 combattants ont été tués.
Cette attaque du MAA a failli être suivie d’une autre à In Khalil, mais l’aviation française sur l’insistance du MNLA avec le prétexte d’une incursion islamiste, a intervenu en bombardant les positions du MAA.
En tout cas, selon certaines sources, les Arabes jurent de rendre la monnaie de leur pièce aux parias du MNLA identifiés à Tombouctou et Gao comme les auteurs des viols des femmes Bella. Des actes dont la véracité ne souffre d’aucun doute pour avoir été constatés par des ONG sur place.
Le MNLA au bord de l’implosion
A en croire nos sources, les conséquences des derniers viols perpétrés à In Kalil par des éléments du MNLA, risquent (fort heureusement) de coûter au MNLA son existence avec les dissensions entre ces différents clans.
Le clan Ifoghas dirigé par Bilal Ag Acharif aurait intimé aux pillards d’In-Khalil de rendre aux Arabes les biens volés. Faute de quoi, il sait que le MNLA ne serait plus le bienvenu ni à Kidal ni dans la région de Tessalit. Les cadres Idnanes du MNLA étaient d’ailleurs tous dans la semaine à Borj Baji Mokhtar pour prendre une décision et toutes les personnes interrogées sur place annoncent que le MNLA étudie la possibilité de rendre au moins une partie des biens volés pour éviter la guerre avec les clans Ifoghas et Chamanamas. En attendant un improbable accord sur la question, la tension est vive entre les chefs du groupe rebelle.
Markatié Daou
Attaques intercommunautaires entre les arabes et les touaregs : Rattrapé par ses crimes, le MNLA au bord de l’implosion