Le président Roch Marc Christian Kaboré promet une action urgente contre ce qu’il appelle la déstabilisation du pays par des djihadistes mais des analystes doutent de l’efficacité de la stratégie gouvernementale.
L’est du Burkina Faso est la cible d’attaques répétées contre les FDS, les Forces de Défense et de Sécurité. Elles ont fait plus d’une vingtaine de morts en 30 jours. Les dernières attaques n’ont pas été revendiquées. Mais leurs auteurs utilisent le même mode opératoire que les groupes terroristes du Sahel : attaques contre des postes frontières, incendies de bâtiments administratifs et placement de mines antipersonnel.
Quelle stratégie adoptée pour combattre les terroristes ?
Samedi, le président Roch Kaboré a réagi aux critiques du chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, qui accuse le gouvernement de laxisme. Le chef de l’Etat burkinabè a promis des dispositions urgentes pour éradiquer le fléau du terrorisme. Mais, le porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou, que nous avons joint, n’a pas voulu souhaiter dévoiler la stratégie du Gouvernement. Toutefois, l’analyste politique Siaka Coulibaly, doute de l’efficacité de ces dispositions à cout terme.
“Quand on connaît la situation réelle qui prévaut dans le pays, en terme de capacités de nos forces armées, à régler cette question-là au plus tôt, on peut dire qu’il y a encore un grand pas à franchir en matière de moyens budgétaires, d’équipements mais, aussi, en terme de logistique, de soutien aux actions des militaires. Je parle aussi des renseignements et de la contribution des populations qui sont dans la zone”.
Collaboration des populations
Le gouverneur de la région de l’est, le Colonel Ousmane Traoré, a invité les civils à collaborer avec les Forces de Défense et de Sécurité en dénonçant les individus suspects. Mais les habitants sont réticents, comme l’explique le directeur de publication du Courier confident, Hervé Kaoko.
“Il y a des numéros verts, par exemple, par lesquels on peut appeler la police et la gendarmerie. Mais souvent la gendarmerie ou la police a besoin de plus d’informations et ils vont chercher à rencontrer la personne qui fournit l’information. En ce moment-là il y a des risques d’être exposé”.
L’insécurité dans l’est du pays rend donc la tâche plus difficile aux Forces de défense et de sécurité qui peinent déjà à sécuriser les régions frontalièrses avec le Mali où 133 personnes sont mortes depuis 2015 dans des attaques terroristes.
Source: dw