C’est une guerre désormais invisible. Il n’y a ni journalistes étrangers pour la couvrir ni beaucoup de détails ou d’images sur les réseaux sociaux. A l’exception d’une vidéo qu’un observateur bien informé qualifie d’authentique, et qui montre des hommes enterrant dans des fosses d’innombrables corps enveloppés dans des tapis. Ce drame se déroule dans le nord du Mali, théâtre d’une décennie d’affrontements et de déstabilisation orchestrées par des groupes armés jihadistes. L’insécurité est depuis longtemps la règle sur cet immense territoire désertique, plus grand que la France.
L’armée française y a été déployée pendant dix ans mais après la montée des tensions entre Paris et Bamako, Emmanuel Macron a annoncé, mi-février, le retrait de l’opération Barkhane. Et c’est dans ce contexte de flottement stratégique, alors que les militaires français commencent à plier bagages, qu’une irruption de violences inouïes s’est déclenchée dans la région, autour des villes d’Ansongo et de Ménaka, à la frontière entre le Mali et le Niger. En moins de trois semaines, «plus de 500 civils, dont des femmes et des enfants, ont été tués pendant des batailles féroces», affirmait lundi sur Twitter un journaliste local. Contacté par Libération, un bon connaisseur malien de la région évoque, lui, «…