Les mots manquent pour qualifier l’ignominie, la barbarie et la méchanceté qui caractérisent la destruction d’un ouvrage de développement comme celui du seuil de Djenné. Ainsi, les braves populations de Djenné, fondant l’espoir de recevoir leur ouvrage à bonne date ont assisté impuissantes et médusées à la mise à feu des équipements de travail de l’entreprise chargée de l’exécution du projet. Deux grues de 50 et 30 tonnes ont ainsi été brulées et des matériels ont été emportés par les agresseurs.
Le dégât est si énorme qu’il ne laisse aucun esprit humain insensible : plus d’une trentaine de milliards FCFA de partis en fumé. L’image rappelle le Mali des années 90. Sauf que l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) qui était par immaturité, l’actrice de cette méthode de terre brulée dans notre pays, a changé de cap pour habiller certaines de ses manifestations par la peau de la démocratie. La preuve, elle vient d’organiser une marche pacifique pour revendiquer une nouvelle route moins « accidentogène » menant à la cité universitaire de Kabala.
Comme pour dire que ce qui s’est passé le jeudi dernier à Djenné s’appelle simplement du sabotage, à la limite du vandalisme politique posé par une certaine opposition armée qui s’abrite derrière le qualificatif de djihadiste. Ce qui est important à savoir, c’est que la destruction de cet important ouvrage de développement au bénéfice de l’ensemble de la population du Mali, n’est un acte isolé. Elle prolonge une action de sabotage de nos initiatives de sortie de pauvreté depuis les premières heures de notre indépendance. Cette masse de béton qui n’avait pas encore été réceptionnée provoquait des convoitises au point que les ennemis de notre progrès social et économique vandalisent l’ouvrage. Le Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga, a constaté de visu l’œuvre des malfaiteurs.
En plus de l’agression militaire dont notre pays a fait l’objet de la part du MNLA, ces rebelles à la solde de la France ont détruit l’ensemble des installations devant accueillir les ouvriers et les ingénieurs qui devront réaliser le barrage de Taoussa. Là également, ils ont brûlé tous ceux pouvaient l’être et emporté les engins (véhicules, machines…) et les matériels de construction appartenant à l’entreprise chinoise en charge de la réalisation du projet. Depuis, le barrage de Taoussa est au stade de chantier. De l’autre côté de la région, notamment à Ansongo, les ingénieurs et leurs ouvriers qui y avaient établi leur quartier général pour exploiter une autre ressource minière que regorge en quantité suffisante notre pays. Il s’agit du Manganèse, dont le champ d’exploitation s’étend à perte de vue jusqu’au Burkina Faso, où une filiale du groupe canado-australien s’était installée. L’unité industrielle a reçu la visite des hommes de Bilal Ag Chérif et du Colonel NajIm. Là aussi, ils ont emporté tous ceux qui pouvaient l’être avant d’incendier le reste.
Encore sur la route de Taoussa, précisément à Bourem, où est installée l’usine de phosphate de Tilemsi, les hommes du MNLA ont également détruit tout ce qui pouvait l’être et emporté des matériels et des véhicules appartenant à Toguna Agro-industrie, l’entreprise propriétaire de l’usine.
Donc, ce qui s’est passé à Djenné le jeudi ne surprend guère. En réalité, c’est une guerre économique qui est imposée à notre pays par les néo-colonialistes français, qui veulent chasser tous les autres investisseurs du Mali, notamment les entreprises chinoises qui leur font de l’ombre fortement. Pour preuve, l’attaque de l’Hôtel Radisson visait la tête du PDG de la banque chinoise qui devrait financer la reprise de la circulation des trains entre Bamako et Dakar. Le richissime nigérian, Dangoté, le géant du ciment africain, était également annoncé parmi les clients de l’Hôtel ce jour-là.
Sur la route de Gao, les ennemis du Mali font assassiner le Colonel Oumar Coulibaly, en 2016. L’officier venait chercher à Bamako, la délégation de l’entreprise chinoise en charge de la réalisation du barrage de Taoussa pour l’escorter jusqu’à destination. Mais, sur la route, il a été tué par une mine suivie de fusillades après avoir changé l’heure et la date du voyage fatidique 3 fois.
Selon nos sources, les poseurs de mines sont recrutés et encadrés par certains humanitaires (certaines ONG internationales dont nous tairons les noms). Ils sont ainsi conditionnés comme des robots et payés pour tuer des frères maliens. Il nous revient ainsi que chaque mine posée devant un convoi, qu’il soit militaire ou civil rapporterait 300 euros, environ 195 000 FCFA au poseur. Et la mise est doublée voire triplée en fonction des morts provoquées par cet engin explosif. Et nos sources de préciser qu’il n’y a pas de distinction entre des convois de forains et de militaires. L’objectif est de faire suffisamment de morts pour affecter le moral de la population afin qu’elle se dresse contre le régime d’IBK. Nos sources de s’interroger si l’on ne chercherait pas empêcher IBK de se porter candidat à nouveau. Sinon, il n’y a aucune raison qui justifie les actions de sabotage économique contre le Mali.
Il convient de rappeler que la rébellion conduite par le MNLA a éclaté à un moment où, deux grands événements étaient annoncés dans notre pays : la réalisation du grand Barrage de Taoussa et le forage des puits d’essai du pétrole malien dans la zone de Taoudéni par la SONATRA, l’entreprise algérienne en charge de l’exploration et de l’exploitation du pétrole algérien.
C’est dire que les Maliens doivent serrer la ceinture pour affronter cette guerre, la mener et la gagner impérativement. Les présidents ivoiriens et sénégalais, feu Félix Houphouët Boigny et Léopold Sedar Senghor, qui se prenaient pour des vrais amis de la France ont appris à leur dépens que la France n’a pas d’ami, mais des intérêts, comme le président De Gaule a cruellement craché sur le visage de ceux qui pensent être les meilleurs amis de la France. Le poète président, qui a vu le changement de politique de Paris en direction de l’Afrique venir avec le changement du Pouvoir à l’Elysée en 1981 avec l’arrivée au pouvoir des Socialistes sous la direction d’un François Mitterrand a pris le devant en démissionnant pour laisser la patate chaude entre les mains de son ancien Premier ministre Abdoul Diouf. Quant à l’ex-président ivoirien, Félix Houphouët Boigny, qui croyait toujours à ses étoiles, il s’est accroché jusqu’à la fin de ses jours. Mais, à quel prix ? A sa mort, la guerre civile guettait son pays. Car, la France de François Mitterrand avait déjà fini de sceller le sort de son régime à travers une autre politique qui s’appelle « Démocratie ». Par ce truchement, les services de renseignement ont mis sur la rampe de lancement, son opposant historique, Laurent Gbagbo pour déstabiliser son régime. Il est donc mort très amer contre ses anciens amis. Le défunt président gabonais, El Hadj Oumar Bongo Ondimba ne dira pas le contraire. Après avoir sucé son pays jusqu’à la lie, ils l’ont jeté en pâture comme une orange épuisée. Parce qu’après 30 ans d’exploitation de ses ressources, il a découvert qu’on le poussait à la gabegie et qu’après 30 ans de règne, il n’a pas de bilan politique et économique. Il s’est donc tourné vers les Chinois. Depuis ses ennuis ont commencé.
C’est donc dire à nos politiques qui se disent amis de la France de se ressaisir pendant qu’il est temps. Car, ce qui frappe IBK et son régime les attend tous, s’ils continuent de se laisser manipuler par les néo-colonialistes.
M. A. Diakité
Source: Tjikan