Un jour, Usain Bolt s’est autoproclamé légende. C’était osé. C’était gonflé. C’était un énorme excès d’orgueil. Mais comment contredire le Jamaïcain aujourd’hui ? Confronté au plus grand défi de sa carrière, arrivé sans repères à Pékin, menacé par un Justin Gatlin explosif et invaincu depuis deux ans, Bolt a sorti le grand jeu quand il le fallait. A la bagarre, il est allé chercher sa neuvième médaille d’or mondiale, la troisième sur 100m, en s’imposant en 9″79, un petit centième devant Justin Gatlin. Monumental.
Et pourtant… Deux heures plus tôt à peine, « Lightning » avait bouclé sa demi-finale en secouant la tête. Certes, il venait de la remporter, mais avec un temps (9″96) et une impression visuelle si inquiétants, que la perspective d’un nouveau sacre semblait s’éloigner.
Bolt contraint de bagarrer pour se hisser en finale, l’image avait de quoi sidérer. D’autant que Justin Gatlin, dans la demie suivante, allait propulser sa boule de muscles au bout de la ligne droite en 9″77. Dès lors, comment Bolt pouvait-il conserver sa couronne ? Parce qu’il est Bolt.
En finale, le Jamaïcain était cerné par quatre Américains. Deux à sa gauche, deux autres à sa droite. Dont Gatlin. Mais cette fois, il a pris un bon départ. Une première cette saison. Et il n’a pas voulu céder un pouce de terrain à Gatlin.
Ce fut la clé. Habitué à dérouler, l’Américain s’est crispé quand il lui a fallu lutter presque en corps à corps avec ce rival à nouveau menaçant. Et sur la ligne, pour un petit centième, 9″79 contre 9″80, Bolt a arraché la victoire la plus extraordinaire de sa carrière. Parce que la plus difficile et la plus inattendue. Jamais il n’avait gagné un grand titre sur 100m avec un temps aussi « faible ».
Sans doute ne pouvait-il pas descendre en-deçà. Gatlin, oui. Il fallait que le tenant du titre sorte sa course de l’année, mais aussi que Gatlin coince. 9″80 en finale après avoir claqué 9″76 en séries et 9″77 en demies, l’ancien banni peut se mordre les doigts…
Derrière ce duel titanesque, il y a deux autres heureux : le Canadien Andre De Grasse et l’Américain Trayvon Bromell se partagent le bronze, en 9″92. Un chrono que Jimmy Vicaut avait sans aucun doute dans les jambes. Mais le Français, déjà passé à l’orange en finale, n’a pu, n’a su s’exprimer. Il termine huitième en 10 secondes pile. Loin du compte et de ses rêves.
Usain Bolt, lui, sort grandi de ce week-end. Sept ans après son entrée dans le gotha, ici-même dans le Nid d’Oiseau, il élargit encore son horizon.
Avec neuf titres de champion du monde, il est désormais seul dans les étoiles, dépassant Carl Lewis. Bolt a raison. Il est vraiment une légende. Unique en son genre.
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Ligue des champions d’Afrique : L’USM Alger enterre les derniers espoirs de Sétif
Vainqueur de l’ES Sétif lors de la 5e journée de la phase de groupes de la Ligue des champions (3-0), l’USM Alger a mis un terme aux espoirs de qualification du tenant du titre. Il faudra désormais un miracle pour sauver l’Entente Sportive de Sétif.
Au bord de l’élimination dans le groupe B de la Ligue des champions, le tenant du titre a subi une nouvelle déconvenue quasiment synonyme de fin de parcours ce vendredi soir à Alger lors de la 5e journée. Pourtant venus avec l’intention d’abattre leur dernière carte, les Sétifiens sont repartis avec une lourde défaite, enfoncés par des réalisations de Belaili (33e) et Beldjilali (36e) dans le premier acte, avant que la nouvelle recrue usmiste Aoudia ne vienne clore le score pour son premier match (74e).
Une lourde défaite pour les champions d’Algérie, qui doivent désormais espérer une improbable défaite d’El Merreikh samedi face à un MC El Eulma démobilisé et déjà éliminé, pour encore espérer pouvoir se qualifier lors de la dernière journée.
Scénario improbable, d’autant plus que l’ESS possède une différence de buts qui jouent très nettement en sa défaveur en cas d’égalité.
De son côté, l’USMA poursuit son sans faute avec une 5e victoire en autant de sorties.
source : L’ Essor