L’hôtel Al Farouk de Bamako a servi de lieu pour le lancement des travaux d’ouvertures de l’Atelier National de Validation du Rapport Provisoire de l’étude sur “ l’état des lieux des dossiers des détenus provisoires dans 54 centres de détention au Mali” dans le cadre de la surpopulation carcérale qui s’explique par beaucoup de facteurs et constitue de nos jours une préoccupation nationale des autorités maliennes en charge de la justice.
Étaient présent à cette cérémonie de lancement le coordinateur National de Deme So M. Ibrahima Koreissi, du représentant du Ministre de la justice et des Droits de l’Homme, Garde des sceaux Monsieur Sombé Thera, du représentant de l’ambassade du Royaume de la Suède au Mali ainsi que les procureurs généraux et travailleurs sociaux des centres pénitentiaires.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre de la mise en route du programme 2019-2023 de l’Association DEME SO intitulé: « Contribution à l’Accès Adéquat des Démunis aux Droits et à la Justice au Mali (CAADJ) en Bamanan Tien-Sira II» avec le soutien technique et financier des ambassades du Royaume des Pays-Bas et du Royaume de Suède au Mali.
Aussi, cette étude a pour objectif d’analyser les dossiers de l’ensemble des détenus provisoires dans 54 centres de détention au Mali à travers une enquête au niveau des maisons d’arrêt du Mali; avoir la liste des détenus victimes de détention abusive; constituer un répertoire des détenus provisoires ayant besoin d’une assistance juridique et judiciaire et produire un rapport national sur l’état des lieux des détenus provisoires des maisons d’arrêt au Mali.
Pour rappel, DEME SO ou « maison de l’aide » en bambara est une organisation de la société civile malienne créée en 1991 dans la mouvance de l’émergence de la gouvernance démocratique. Elle compte aujourd’hui plus de 500 membres, et intervient dans 348 communes au Mali, et présents dans 28 juridictions.
Cependant, le système pénitentiaire malien est confronté depuis plusieurs décennies à de nombreux défis parmi lesquels la surpopulation carcérale au Mali qui s’explique par beaucoup de facteurs et constitue de nos jours une préoccupation des autorités maliennes en charge de la justice en général et de l’administration pénitentiaire et de l’éducation Surveillée en particulier.
Selon le coordinateur National de Deme So M. Ibrahima Koreissi, les dysfonctionnements du système de détention (faibles capacités des lieux de privation de liberté, non-respect des règles en matière de procédures de détention, inexistence de stratégie d’insertion ou de réintégration des détenus après épuisement des peines, …) entrainant des violations des droits des détenus (expiration de délais de détention préventive, non accès à un avocat,…) font l’objet de critiques régulières des défenseurs des droits de l’homme et ternissent l’image et la crédibilité de notre système judiciaire malgré les nombreux efforts du gouvernement et de ses partenaires. Pour lui, cette étude a été initiée par Deme So pour apporter une contribution à ce défi.
A noter que la disponibilité d’informations fiables et à jour sur la population carcérale et la situation individuelle des détenus demeurent un défi à relever pour l’administration pénitentiaire au Mali.
Diaka Sanogo Stagiaire
Malijet