Un atelier de formation sur le cadre stratégique de genre et élection de la CEDEAO (CSGE) à l’intention des femmes du Mali s’est tenu hier au Grand hôtel Azalaï. C’était sous la présidence de Mme Traoré Oumou Touré, ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, accompagnée par Aboudou Touré Cheaka, représentant officiel de la commission de la CEDEAO.
L’objectif de l’atelier était d’améliorer l’intégration du perspectif genre dans le processus de gouvernance et dans les structures des partis politiques, promouvoir le rôle des parties prenantes nationales aux élections et soutenir la dimension genre dans les activités des processus électoraux. Les participants sont venus de tout le Mali, à savoir des régions de Kidal, de Gao, de Tombouctou, de Ségou, de Mopti, de Kayes, de Sikasso notamment.
En effet, c’est dans le but de contribuer à relever le défi de la faible représentativité des femmes dans les processus électoraux en Afrique de l’ouest que le département des affaires sociales et du genre du Mali en collaboration avec l’unité d’assistance de la CEDEAO, a pris l’initiative d’élaborer pour le compte de l’organisation régionale, un plan d’action stratégique genre et élection, a déclaré le représentant de la CEDEAO, Aboudou Touré Cheaka. Un plan qui, explique-t-il, est destiné à servir de document de plaidoyer en faveur d’une forte participation politique et présidentielle des femmes. Et cela, dans toutes les étapes des consultations électorales, a précisé M. Cheaka.
A cette fin, un document de cadre a été validé par des experts de la communauté et approuvé par les ministres en charge du genre et de la promotion de la femme de la CEDEAO, lors d’une réunion tenue du 7 au 10 février 2017 à Abidjan, en Côte D’Ivoire. En plus de cela, ledit plan a été également approuvé en conseil de ministres puis adopté par les chefs d’Etat et de gouvernement des 15 pays membres de la communauté sous régionale.
En effet, le cadre stratégique en question, précise le représentant de la CEDEAO, vise particulièrement à améliorer la prise en compte des questions d’égalité entre homme et femme dans les situations, ainsi que dans les structures où le système de gouvernance des partis politiques a très souvent le monopole, a développé Aboudou Touré Cheaka. Selon lui, en renforçant le rôle des acteurs des processus électoraux nationaux, cela permettra de favoriser l’intégration de la dimension genre dans le processus électoral.
Le représentant de la CEDEAO a tenu à préciser que l’Afrique de l’ouest, à l’instar du reste du continent, accuse un très grand retard en matière de participation politique des femmes et de leur représentativité dans le système de gouvernance. Alors que les femmes représentent 50% de l’électorat, a annoncé M. Cheaka. Pour lui, les femmes doivent ne plus se limiter à danser et chanter, mais plutôt prendre part activement en tant qu’actrices de développement durable.
«L’inégalité demeure une barrière majeure pour les femmes à accéder aux plus hautes instances de prise de décision par les urnes, malgré la présence d’un certain nombre de lois et de déclarations réglementant le genre au Mali», a confié Mme Traoré Oumou Touré. Pour la ministre, ces principes sont très souvent ignorés ou même négligés au niveau national et communautaire, du fait des normes sociales ou méprisantes.
Elle a profité du cadre pour dire aux participants que la pleine participation des femmes dans le système de gouvernance est un défi à relever. Afin d’y faire face, la ministre a déclaré que des mesures urgentes doivent être prises pour améliorer la participation des femmes dans les instances de prises de décision.
En effet, la ministre propose que le pouvoir d’action des femmes soit renforcé dans tous les domaines de la vie économique et sociale. Pour la ministre, l’atelier servira d’espace de partage et d’échange sur le cadre stratégique qui aboutira à un processus de suivi spécifique du genre et élection pour le Mali.
Après son discours, Mme Traoré Oumou Touré a profité du cadre pour lancer un message fort aux participants, surtout à l’endroit des femmes. Elle a exhorté ses collègues femmes à compter sur elles-mêmes et même à penser gouverner le Mali dans l’avenir. Pour cela, elles doivent s’investir pleinement en s’imprégnant des différentes politiques gouvernementales, régionales et même internationales, a-t-elle soutenu.
Elle les a également invitées à proposer des plans stratégiques en substitution aux politiques existantes pour qu’en retour, les populations puissent accorder de l’importance aux femmes.
Amadou B. MAIGA
Source: Essor
