Le vendredi 22 octobre dernier, toujours au titre des Assises Spéciales sur les cas de Terrorisme, Moctar Dembélé, un maitre coranique puisque c’est de lui qu’il s’agit était à la barre de la Cour des Assises avec comme charges contre lui : appartenance à un groupe de combat en relation avec une entreprise terroriste, détention illégale d’arme de guerre. En détention depuis le 8 septembre 2020 et accusé à tort, le quadragénaire a été acquitté par la Cour.
Le fait s’est déroulé en 2020. En effet, selon l’arrêt de mise en accusation, le 21 juillet 2020, les éléments de la Brigade Territoriale de la Gendarmerie de Koutiala, sur la base des renseignements militaires, menèrent une opération à la foire hebdomadaire de Tièrè, à l’effet d’interpeller des individus qui seraient en lien avec des groupes armés terroristes, évoluant à la frontière Mali-Burkina Faso. Ainsi, ladite opération permit d’interpeller Moctar Dembélé, en possession d’un couteau, habitant du village de Darhassan situé en territoire burkinabé. Pour cela, pour nécessité de l’enquête, il fut remis à la Brigade mixte de Sikasso, à l’issue de laquelle, il a nié son appartenance à un groupe armé terroriste mais reconnait avoir reçu la visite, en 2014, de Abdoul et Bakary, tous de nom de famille Ouedrago et membres d’un groupe terroriste, qui étaient venus pour le convaincre d’adhérer à leur mouvement, mais qu’il a décliné l’offre. Qu’il avait successivement reçu 3 individus chez le défunt imam Issa Tossegue et qui sont repartis peu de temps après. Ainsi, il a été poursuivi et inculpé pour des faits ci-dessus évoqués.
En effet, tant l’enquête préliminaire aussi bien que devant le magistrat instructeur, l’inculpé Dembélé n’a cessé de nier en bloc les faits d’appartenance à un groupe terroriste à lui reprochés. Avec la même rengaine, le vendredi 22, à la barre, l’inculpé a toujours déclaré son innocence. Selon lui, il a plusieurs fois dit niet aux terroristes quand ils ont voulu le recruter. Qu’il les a traité de bandits et l’ont menacé de les tuer.
Et le parquet de son côté, a qualifié l’accusé de brave pour avoir tenu tête aux terroristes en leur disant non et ne pas rejoindre leur groupe en 2014. A l’avocat de la Défense de plaider non coupable pour son client et solliciter son acquittement auprès de la Cour. « J’ai 3 femmes et 18 enfants, permettez-moi de rentrer auprès de ma famille. Je suis le seul qui les nourrit » tel a été le dernier mot de l’accusé à la barre.
Avec tous ces arguments positifs, les juges n’ont eu d’autre choix que de l’acquitter. Ainsi, Moctar Dembélé sort libre après une année et 1 mois en prison.
Par Mariam Sissoko
Source : Le Sursaut