Dans une interview accordée à l’Essor, le tout nouveau président de l’ADEMA-PASJ, Marimantia DIARRA, affirme la participation de son Parti aux Assises nationales de la refondation (ANR), alors qu’il est membre du regroupement politique opposé à ces assises. En clair, l’ADEMA renie ses engagements au sein dudit regroupement. Une décision que les responsables du Cadre d’échanges joints par nos soins se gardent de commenter.
Elu lors du 6e congrès de l’ADEMA-PASJ, le Président Marimantia s’est prononcé sur l’actualité politique et sécuritaire du pays, dans une interview accordée à nos confrères du Quotidien national L’Essor.
La crise sécuritaire ; l’organisation des Assises nationales de la refondation ; la création de l’Organe unique de gestion des élections et la vie politique de l’ADEMA sont, entre autres, sujets abordés par le Président Marimantia DIARRA.
Dans cette interview, il actualise la position de la Ruche sur notamment l’organisation des Assises nationales de la refondation, dont la phase nationale est programmée en décembre prochain.
Selon lui, cette nouvelle posture tire son fondement du dernier congrès de l’ADEMA-PASJ qui a recommandé la participation du Parti à cette rencontre nationale qui aura comme mandat de poser les jalons d’un nouveau Mali, de fixer un nouveau cap de gouvernance. De même, elle fixera la date des nouvelles élections tant attendues par certains partis politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel avec l’élection d’un président de la République et des députés à l’Assemblée nationale.
« Le 6e congrès de l’ADEMA-PASJ vient de se tenir les 16, 17 et 18 octobre 2021. La direction du parti doit exécuter les résolutions adoptées par ce congrès. Ces résolutions indiquent clairement que nous devons participer aux Assises nationales de la refondation, mais dans le cadre d’une participation responsable et patriotique », a affirmé le Président DIARRA.
A ces assises, les représentants du Parti défendront leurs réflexions, points de vue, car, se targue-t-il, depuis la crise qui sévissait bien avant les évènements du 18 août 2020, l’ADEMA avait produit et transmis beaucoup de réflexions stratégiques et des propositions pratiques qui n’ont toujours pas été exploitées comme attendu.
« Leur utilisation aurait peut-être pu permettre d’anticiper sur bien de nos préoccupations sociopolitiques actuelles », a indiqué le responsable politique de l’ADEMA.
En plus de défendre cette nouvelle position de son Parti, le Président Marimantia DIARRA appelle ses alliés du Cadre à revenir sur leur position en vue de participer aux Assises nationales de la refondation.
« Nous profitons de votre journal pour lancer un appel à tous nos militants, militantes et sympathisants de même qu’aux autres partis politiques et organisations de la société civile qui partageaient avec nous le choix d’un boycott de ces assises d’éviter la politique de la chaise vide qui priverait ces assises de leurs contributions capitales surtout que l’inclusivité semble sincèrement prônée par les autorités de la Transition qui ont évolué depuis la formation du gouvernement que nous avions tous critiqué après notre consultation sans résultat qui a plutôt été pour nous un «da soumu soumu» de mauvais goût», a-t-il exhorté.
En effet, l’ADEMA est membre d’un regroupement politique dénommé le Cadre d’échanges des Partis et Regroupements des partis politiques pour une Transition réussie au Mali qui a lancé ses activités, il y a quelques mois, à l’hôtel de l’Amitié de Bamako. Ce front politique attaché au respect du délai initial de la transition par les nouvelles autorités s’oppose à certaines initiatives du gouvernement jugées dilatoires, pour ses membres. Selon eux, le dessous de ces initiatives est de proroger la transition.
Dans son mémorandum, le Cadre d’échanges, dont l’ADEMA est signataire, remis à des autorités, outre le respect du délai, appelle les autorités à renoncer à la tenue des Assises nationales de la refondation et rejette le format de l’Organe unique de gestion des élections proposé par le gouvernement.
Si officiellement le parti reste toujours membre du Cadre d’échanges, certains responsables dudit regroupement se gardent de commenter cette décision.
Quant à la création de l’Organe unique de gestion des élections, dit-il, l’ADEMA-PASJ n’a jamais été opposée.
« Notre parti proposait qu’il soit différé du point de vue de la mise en œuvre, afin de pouvoir respecter la durée de la Transition tel qu’initialement prévu », a-t-il expliqué.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin